HVE (Haute valeur environnementale), Agri confiance ou Zéro résidus de pesticides, depuis quelques années ces nouveaux labels font de l’ombre aux produits issus de l’agriculture biologique et désorientent le consommateur. Que valent ces nouvelles promesses écolo à l’époque où les ventes du bio chutent ?

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Leur message est alléchant pour les Français qui souhaitent consommer de façon raisonnable. Haute valeur environnementale, Agri confiance ou Zéro résidus de pesticides, ces nouveaux labels ont pris place sur nos étals et grignotent petit à petit sur le marché du bio qui est déjà en souffrance à cause de l’inflation.

"Un Français sur deux estime que c’est un très bon label et achète du HVE (haute valeur environnementale) à la place des produits bio", nous explique Jacques Fleury, vice-président de UFC Que choisir 54. "Il y a carrément tromperie pour le consommateur et nous on se lève pour ça. Il est urgent d'agir !"

Ces nouveaux labels communiquent sur la gestion de l'eau, l'énergie ou la biodiversité par la plantation de haies. Mais parmi tous ces étiquetages, le seul qui est capable de donner des garanties sur les méthodes de production, c'est le bio. Ce constat est le résultat d’une étude menée par Greenpeace, WWF et UFC - Que Choisir.

"En se basant sur les cahiers des charges, les labels ont été évalués sur 14 critères : 7 sur le côté environnemental et 7 sur le côté socio-économique. L’étude révèle que tous les labels ne se valent pas. Ceux qui garantissent une transparence totale, ce sont des labels bio du type Déméter, Nature et progrès ou AB", détaille Francois Rittié, militant Greenpeace à Nancy.

"Tout ce "faux bio" nous fait beaucoup du mal", nous explique Hervé Renaudin producteur de lait bio et président du groupement des agriculteurs bio de Meurthe-et-Moselle. "Dans le contexte actuel certains jeunes agriculteurs qui reprennent des exploitations en bio préfèrent repasser en conventionnel...Ce serait vraiment dommage qu’après plusieurs années de croissance exponentielle de l’agriculture biologique en France, nous revenons en arrière, ça sera catastrophique pour l’environnement !"

En 2018, seulement 800 exploitations agricoles ont souhaité être classées HVE (haute valeur environnementale), aujourd’hui elles sont 36.000. Moins contraignant pour l’agriculteur et plus accessible en terme de prix pour le consommateur, ce label plaît au détriment du bio.

"Avec plusieurs associations et les syndicats du bio, nous avons décidé de mener une action en justice pour tromperie du consommateur, car le HVE autorise l’utilisation de pesticides par dérogation dans les exploitations et certains de ces produits sont classés cancérigènes,", ajoute Jacques Fleury, vice-président de l'association pour la protection des consommateurs. 

 

 

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