Le diabète : l'énorme ampleur de cette maladie chronique liée à notre mode de vie

Le diabète est une maladie grave en constante augmentation. La Lorraine détient l'un des taux d’incidence les plus élevés de France. Une personne sur cinq risque de développer un diabète. Le professeur Bruno Guerci, diabétologue à l'hôpital universitaire de Nancy (Meurthe-et-Moselle) répond à nos questions.

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Le diabète est une maladie à l’origine de graves complications. Il correspond à une élévation prolongée de la concentration de glucose dans le sang. Plus de trois millions de personnes sont traitées pour cette maladie chronique, soit 5% de la population.

Les hommes sont plus fréquemment concernés et ils sont également davantage touchés par les complications. Les études de Santé publique France,  montrent des taux d’incidence très élevés dans les Hauts-de-France (1,3 fois supérieur au taux national) ainsi qu’en Lorraine où le taux est supérieur au taux national et atteint 5,3 %. 

Selon le Professeur Bruno Guerci, chef du service d'endocrinologie, diabétologie et nutrition du CHU de Nancy (Meurthe-et-Moselle), "on a tendance à résumer le diabète à un taux de sucre dans le sang. Mais il faut parler des risques. Ce taux de sucre a des conséquences sur notre organisme. Des complications de type vasculaire qui peuvent engendrer des infarctus, des AVC. Il est également à l'origine à l’origine d’insuffisances rénales. C’est aussi la première cause de cécité au monde". 

Ce taux de sucre a des conséquences sur notre organisme. Des complications de type vasculaire qui peuvent engendrer des infarctus, des AVC.

Professeur Bruno Guerci, diabétologue CHU Nancy

Mais comment on s’aperçoit que l'on est diabétique ? "C’est un peu le problème. C’est une maladie que l’on appelle silencieuse, pas de symptômes. Ce sont surtout les tests de dépistage qui sont importants", explique Bruno Guerci. "Je propose de faire une prise de sang une fois par an si on a des antécédents familiaux, une prédisposition génétique avérée, ou si on a plus de 45 ans, du surpoids ou de l’hypertension. Un test sanguin peut suffire. Parfois il faut quand même rechercher d’éventuels symptômes." 

Quelle est le taux de sucre à jeun normal ? "Pour les personnes qui ont une glycémie normale, celle-ci se situe entre 0,70 et 1,10 g par litre de sang à jeun".

Deux types de diabète

Dans le cas du diabète de type 1, ce dérèglement est dû à une carence de production d’insuline. Le diabète de type 2 est le plus fréquent. Il est la conséquence d'une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme. Il est lié à une alimentation trop riche et un manque d’activité physique. 

Avec des plats, qui sont plus sucrés, trop riches, trop gras. "C’est  particulièrement important de le prendre en charge très tôt car notre mode sociétal a tellement changé, moins d’activité physique, du surpoids. Et puis il y a trop d’écran. Cela participe très largement à une augmentation du poids et donc une augmentation de diabète de type 2. Aujourd'hui on se rend compte qu’il survient de plus en plus tôt, même chez les jeunes de 20/25 ans."

Un nouvel équilibre alimentaire permettrait de stopper le développement du diabète. "Oui bien sûr. Notre mode de vie actuel génère du diabète et là les chiffres deviennent très impressionnant plus de 5 % de la population, près de quatre millions de personnes diabétiques, avec un coup énorme pour la santé". En effet c'est devenu un enjeu de santé publique qui coûterait près de 20 milliards d'euros.

 

C’est  particulièrement important de le prendre en charge très tôt car notre mode sociétal a tellement changé, moins d’activité physique, du surpoids, trop d’écran.

Professeur Bruno Guerci, diabétologue CHU Nancy

Une équipe internationale de chercheurs impliquant l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) vient de découvrir une nouvelle piste de traitement pour le diabète de type 2. "La révolution, ce sont vraiment les nouveaux outils de mesure du glucose. Et il y a aussi les innovations thérapeutiques, l’intelligence artificielle. L’image classique de la piqûre est en train de disparaître".

En France le nombre de diabétiques a doublé en trente ans. 

 

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