Les forêts du Grand Est particulièrement menacées par le changement climatique

Si l’on suit la trajectoire des + 4 degrés au niveau national, d’ici 50 ans, 50% des forêts pourraient basculer en inconfort climatique, selon les prévisions de l'Office national des forêts (ONF). Le Grand Est fait partie des trois régions particulièrement touchées et menacées. Une prédisposition qui s’explique notamment par le dérèglement climatique.

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Les forêts du Grand Est particulièrement touchées par le dérèglement climatique. L’Office national des forêts (ONF) annonce, dans une récente infographie, que si l’on suit la trajectoire des + 4 degrés au niveau national, 50% des forêts basculeront en inconfort climatique d’ici 50 ans. Autrement dit, les arbres seront plus vulnérables à cause des fortes chaleurs et des sécheresses.

Le Grand Est face au changement climatique

Parmi les territoires les plus exposés, le Grand Est. "Le quart nord-est est particulièrement touché car on a une continentalité du climat qui est plus marquée. Donc, on peut avoir des étés plus chauds avec des précipitations moins importantes, car elles dépendent essentiellement des orages", explique Jean-Claude Tissaux, chargé de mission territorial, reconstitution et adaptation des forêts au changement climatique, à l'ONF dans le Grand Est.

Avec le changement climatique, les essences des arbres dans la région sont de moins en moins adaptées : "On a commencé à avoir des sécheresses prolongées l’été à partir de 2015 et ça s’est généralisé à partir de 2017, où on a eu des sécheresses qui ont duré longtemps jusqu'à 2021 qui était une année calme. Le problème, c’est qu’on a dans le Grand Est des espèces qui ont été sélectionnées dans le passé avec un climat qui était beaucoup plus humide que maintenant. Donc les espèces se sont retrouvées un peu en difficulté", précise le spécialiste.

Les essences les plus touchées dans la région

L’épicéa, le sapin, le châtaignier, le frêne, le chêne ou le hêtre, tous présents dans la région, sont particulièrement touchés par ces changements climatiques. "Parmi les feuillus, le hêtre sur le Grand Est est l’essence qui nous inquiète le plus sachant qu’il demande des espaces frais et humides", souligne Jean-Claude Tissaux, qui poursuit : "Par contre, il faut faire attention parce que le frêne est une essence qui a décroché dès 2008 dans le Grand Est avec l’apparition d’une maladie qui s’appelle la chalarose. Pour le châtaignier, c'est un peu pareil, il a énormément de problèmes pathologiques comme la maladie de l’encre, mais les sécheresses à répétition n’arrangent pas l’état de cette essence déjà faible. Enfin, l’épicéa et le sapin sont aussi deux espèces bien touchées par le changement climatique, y compris dans les Vosges".

Si les projections, dans 50 ans, sont inquiétantes avec 50% des forêts qui pourraient basculer dans un inconfort climatique si l’on suit la trajectoire des +4 degrés au niveau national, les effets du dérèglement climatiques sont déjà présents. En 10 ans, le taux de mortalité des arbres a augmenté de 80 % passant de 0.5 mètre cube par hectares et par an à environ 0.9 mètre cube. Au total, selon l’ONF, 670 000 hectares de forêts françaises, soit environ 64 fois la surface de Paris, dépérissent.

Des mutations de la végétation du sud vers le nord

Si le taux de dépérissement est déjà très élevé, à l’avenir, les conséquences pourraient être encore plus importantes : "Si on a une augmentation significative des températures au-delà de quatre degrés, il va y avoir une translation de la végétation du sud vers le nord. Ça ne veut pas dire que nous aurons un climat méditerranéen mais cela amènera un changement assez drastique sur la capacité de production des arbres aujourd’hui avec des dépérissements plus marqués et même des disparitions d’espèces", prévient Jean-Claude Tissaux. Autre conséquence notoire selon l’ONF, la diminution drastique du puits de carbone.

Pour éviter cela, l’ONF propose plusieurs solutions comme la mise en place des outils d’observation, le développement de forêt mosaïques, l’équilibre de la répartition des essences en place ou encore, en cas de nécessité, la plantation des essences autochtones aux caractéristiques plus méridionales.

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