Une start-up nancéienne a réussi à lever 1,6 million d’euros pour développer des aliments à base de protéines végétales de féverole, une légumineuse cultivée dans le Grand Est. Une première dans la région.
Fèves, féveroles, lentilles ou haricots, les légumineuses sont largement boudées par les consommateurs. Pourtant, c’est une ressource en protéines importante et locale.
La société, C&Dac se lance dans la production d’une farine de féveroles. Un ingrédient recherché par les industriels pour fabriquer des yaourts végétaux, du lait végétal ou des biscuits.
Un pari reussi
À 32 ans, Élise Bourcier, ingénieure en agroalimentaire a réussi son pari. Sa start-up, créée il y a sept ans à Vandoeuvre-lès-Nancy, vient de lever 1,6 million d’euros de fonds. Des investisseurs qui croient en son projet : les protéines végétales à base de féveroles fermentées.
"Nous avons développé un procédé de fermentation pour réduire le goût végétal de la féverole. La fermentation joue un double rôle : organoleptique , pour obtenir un goût neutre et en même temps, améliorer la digestion", explique la jeune cheffe d'entreprise.
La société nancéienne accompagne les industriels dans le développement de nouveaux produits.
"La demande des alternatives végétales à la viande, au lait et au yaourt explose"
Elise Bourcier, ingénieure agroalimentaire
"Souvent le problème c’est la matière première. Le soja, l’avoine ou le coco... Soit ces matières-là ont un goût végétal trop prononcé, soit elles viennent de l’autre bout de la planète. Nous avons voulu valoriser une protéine locale, une légumineuse produite dans la région" ajoute l'ingénieure.
Une teneur en protéine entre 25 et 30 %
La féverole est plus petite en taille que la fève. Aujourd'hui, elle est très largement utilisée en alimentation animale. Facile à cultiver dans le Grand Est, elle occupe 3,6 milliers de hectares cultivés en 2022.
Avec une teneur en protéine entre 25 et 30% les fèveroles sont une bonne alternative aux protéines animales. Elles sont également largement produites en agriculture biologique dans la région.
"On pourrait les qualifier de superaliments. Elles ont un rôle très important, à la fois pour les agriculteurs car elles améliorent les sols et pour l’Homme en général, en substitution des protéines animales car les féveroles sont riches en protéines, pleins de minéraux et de fibres", conclut Elise Bourcier.
Grâce à cette super légumineuse, l'entreprise nancéienne va pouvoir élargir son activité. Les fonds levés serviront à mettre la farine de féveroles sur le marché l'année prochaine. La start-up souhaite également investir dans un outil de fabrication à grande échelle à partir de 2026.