L’AS Nancy Lorraine vient d’officialiser l’arrivée sur son banc de Daniel Stendel pour deux saisons. Le technicien allemand veut faire du contre-pressing la philosophie de jeu de sa future équipe. Les dirigeants nancéiens misent sur les datas pour recruter les joueurs adaptés.
Sans surprise, l’Allemand Daniel Stendel s’est engagé pour les deux prochaines saisons avec l’AS Nancy Lorraine ce jeudi 20 mai 2021. Après avoir officié en Allemagne (Hanovre), en Angleterre (Barnsley) et en Ecosse (Edimbourg), l’entraîneur de 47 ans va donc découvrir le championnat de France.
Sans club depuis juin 2020, l’ancien attaquant d’Hanovre est un apôtre du "Gegenpressing", autrement dit du contre pressing. Ce principe de jeu consiste à presser l’adversaire de manière très agressive dès la perte du ballon. L’idée est de reprendre la possession de la balle immédiatement après l’avoir perdu.
Refuser de reculer
Cette stratégie de jeu a commencé à voir le jour en Allemagne (d’où son nom), avec le Borussia Dortmund entraîné par Jürgen Klopp (2008-2015). Depuis, elle a été adoptée par de nombreux entraîneurs dans différents pays, dont Pep Guardiola qui entraîne Manchester City.
Les adeptes du gegenpressing refusent de reculer. Ils estiment qu’il est préférable d’accomplir un effort intense durant cinq à sept secondes plutôt que de courir après le ballon plus longtemps et devoir repartir de plus bas à la récupération. Si le gegenpressing fonctionne, le chemin pour arriver au but est très court : la contre-attaque va devenir vive et intense.
Gauthier Ganaye, le nouveau président délégué de l’AS Nancy Lorraine est un fan du contre pressing. Un principe de jeu qu’il a décidé de mettre en place dans le club anglais de Barnsley entre 2017 à 2019, avec justement Daniel Stendel sur le banc. Après l’avoir importé dans le club d’Ostende (Belgique) qu’il dirige également, le trentenaire veut désormais que l’ASNL adopte cette philosophie.
Les datas au service du recrutement
Mais le gegenpressing demande beaucoup de générosité, d’endurance et de concentration. Pour que ce système fonctionne, il faut des footballeurs avec des profils bien spécifiques. C’est justement ce que cherche Gauthier Ganaye pour Nancy, dont l’effectif va être considérablement remanié cet été (quinze joueurs sont en fin de contrat).
Pour dénicher les bonnes recrues, le président de l’ASNL s’appuie sur les datas, des statistiques avancées sur les performances physiques et techniques des joueurs (vitesse, nombre de courses à haute intensité dans un match, déplacement sans ballon, etc).
Le 29 mars dernier, il confiait au quotidien L’Equipe : "Il y a une marge d'erreur importante quand on prend des décisions dans le domaine du recrutement, car ça concerne aussi l'humain. Je ne suis pas un extrémiste de la data qui pense que le meilleur recruteur et le meilleur entraîneur du monde sont des ordinateurs. En revanche, je pars du principe que plus on va collecter d'informations en marge d'une décision, plus on va diminuer la marge d'erreur ".
Des joueurs jeunes et bon marché
Gauthier Ganaye confie qu’il a déjà de nombreuses pistes de renforts (notamment à l’étranger) pour jouer la montée en Ligue 1 la saison prochaine avec Nancy. Des joueurs assez jeunes, de moins de 26 ans, à des prix abordables sur lesquels le club pourra potentiellement faire une plus-value à la revente. "Le gegenpressing, ce n'est pas le style de jeu qui nécessite le plus de talent. Or, c'est le talent qui coûte cher généralement !" expliquait-il au journal L’Equipe.
Depuis qu’il a pris la tête de l’ASNL en janvier dernier, Gauthier Ganaye s’appuie sur la cellule de recrutement qu’il a monté à Ostende pour rechercher des joueurs "data-compatibles" avec le futur projet de jeu nancéien. On attend désormais l’annonce des premiers noms qui composeront l’équipe de Daniel Stendel, à la reprise de l’entraînement le 15 juin.