Reléguée en National la saison dernière, l'AS Nancy Lorraine occupe une peu glorieuse douzième place au classement. L'objectif de remontée immédiate s'éloigne et c'est même la zone rouge qui s'approche dangereusement. Son entraîneur Albert Cartier semble fragilisé.
Le report du match entre l'ASNL et le FC Martigues ce vendredi 16 décembre lui aura peut-être offert un sursis, mais Albert Cartier, l'entraîneur de Nancy, est plus que jamais sur un siège éjectable. Son équipe signe une première moitié de saison très décevante. Elle n'est que douzième du championnat de National avec dix points de retard sur les deux premières places synonymes d'accession en Ligue 2 (Versailles le deuxième compte un match en plus).
Pis, à l'issue des matchs de ce vendredi soir, les Nancéiens pourraient tomber dans la zone rouge, puisque ce sont six clubs sur dix-huit qui descendront de National en National 2 à l'issue de cette saison. L'ombre d'une deuxième relégation consécutive, qui serait fatale à l'ASNL, commence donc à planer dangereusement.
Loin du compte
Nommé en janvier 2022 alors que Nancy était au plus mal, Albert Cartier n'avait pu éviter la descente historique du club au troisième échelon du foot français. Prolongé cet été par les dirigeants nancéiens, le Vosgien a pu composer son effectif avec des hommes qu'ils connaissaient (Bussmann, Sakho, Cropanese, Pellegrini). Objectif : retrouver la ligue 2 dans les deux ans avec un des plus gros budget du championnat National.
"Aujourd’hui, on a un vrai défi qui nous attend et ça, c’est quelque chose d’important. Les mots qu’on a mis en avant, c’est humilité, travail, sacrifice et don de soi, confiait Cartier pendant la préparation estivale. Ce championnat, je dirais presque que c'est un groupe de la mort, ça va être très compliqué car il va falloir exister. Il y a beaucoup d'adversaires qui ont certainement la même envie que nous !"
Ultimatum
Les faits ont donné raison au technicien de 62 ans. Le National est un championnat très dense, où tout le monde peut battre tout le monde. Malgré ses moyens, malgré le soutien de ses supporters (plus de 7.000 personnes par match à domicile en moyenne), Nancy n'est parvenu à remporter que cinq rencontres en 15 journées. C'est peu, bien trop peu pour espérer jouer les premiers rôles.
Le championnat est encore long, mais l'écart avec les équipes de têtes commence sérieusement à se creuser. Le plus inquiétant, c'est que l'ASNL ne répond plus depuis sa piteuse élimination en Coupe de France face aux amateurs alsaciens de Reipertswiller (6ème division). Son bilan depuis ce triste 29 octobre : un seul succès en cinq journées de championnat (pour trois défaites et un match nul). Résultat : Nancy flirte aujourd'hui avec la zone de relégation.
La rumeur Correa
Albert Cartier semble à court de solution. Même si l'effectif venait à être renforcé durant la trêve hivernale, est-il en mesure de relancer le Chardon ? Beaucoup de suiveurs de l'ASNL se pose la question. L'un d'entre eux d'ordinaire bien informé assure que les dirigeants ont posé un ultimatum à l'entraîneur : prendre sept points minimum sur les quatre derniers matchs de l'année. Un objectif qui avant même le match reporté face à Martigues ce vendredi n'était déjà plus atteignable.
Gauthier Ganaye, le président délégué et Thorsten Theys, le directeur général de l'ASNL vont-ils profiter de la trêve hivernale pour changer d'entraîneur ? Des rumeurs circulent depuis des semaines et le nom de Pablo Correa revient régulièrement. L'Uruguayen, coach mythique de Nancy, qu'il a dirigé de 2002 à 2011 puis de 2013 à 2017, est libre depuis son départ du club belge de Virton en juin dernier. Il vit dans la cité ducale et aurait déjà rencontré les dirigeants nancéiens. Pour l'heure, rien n'est fait. Mais ces prochains jours devraient être agités chez les Rouges et Blancs.