Depuis cet été, un nouvel établissement a ouvert ses portes au centre de Nancy pour offrir une nouvelle forme d'habitat aux personnes âgées, à cheval entre le domicile "traditionnel" et la maison de retraite. De vastes choix, selon souhaits, besoins...mais aussi ressources financières !
C'est l'évènement de cet été 2017 dans le secteur des personnes âgées : le groupe "les jardins d'Arcadie" a ouvert les portes de sa nouvelle résidence sur Nancy. A la différence d'autres implantations du groupe sur d'autres communes, celle-ci se situe en centre-ville, et n'est pas une construction neuve. En effet, le projet nancéien a consisté à rénover les anciens bâtiments de la "Doctrine Chrétienne" (connue à Nancy pour être l'une des plus importantes écoles catholiques, après avoir été le couvent d'une congrégation). De cette ancienne époque, il ne reste plus grand chose...à part le cachet, et les gravures de l'escalier principal, qui ont été conservées.
Désormais, le lieu compte 97 logements, pour des personnes désireuses de profiter de services sur place tout en conservant l'intimité d'un vrai "chez soi". C'est toute l'originalité de ce concept de "résidences seniors" : ce ne sont pas des maisons de retraites...mais ce ne sont pas non plus des domiciles "traditionnels".
A quoi ressemble ces "résidences seniors" ? Voyez cette vidéo, avec notre reportage dans ce nouvel établissement...
Concrètement, les logements proposés ne sont pas des chambres, mais de véritables appartements, de 25 à 85 m2, meublés par les résidents eux-mêmes. Ces derniers vivent donc comme dans un appartement "classique", mais peuvent bénéficier de services sur place :
- le premier d'entre-eux, la présence 24h/24 : celle-ci répond à l'angoisse qu'il puisse arriver quelque chose, et permet au résident de pouvoir disposer d'un service de téléassistance...à ceci près que les appels ne tombent pas sur une plate forme téléphonique, mais dans le bâtiment (le personnel peut ainsi intervenir très rapidement et facilement)
- un service de restauration : sur place, 7 jours sur 7
- des animations variées : avec une participation libre, selon l'intérêt
- des espaces collectifs : bibliothèque, espaces extérieurs...
- des "services à la personne" : tels courses, aide à la préparation des repas, entretiens, travaux ménager, aide à la toilette, aux déplacements, aux démarches admoinistratives, accompagnement...
.Là où j'habitais, je ne parvenais plus à assumer seule l'entretien de ma maison. J'avais réussi à y rester pendant 22 ans depuis le décès de mon mari...mais là, ça devenait compliqué. C'était pour moi un bon intermédiaire entre le fait de quitter sa maison et l'EHPAD : ici, nous restons autonomes, tout en étant coiffés par une structure. Il y a toujours le libre arbitre de chacun pour toutes les perstations proposées"
Petit aperçu des différents espaces composant cette nouvelle résidence...
Ce type d'hébergement a évidemment un prix. Les loyers sont plus coûteux que dans de l'habitat traditionnel. Pour la partie immobilière, comptez chaque mois, charges comprises, de l'ordre de :
- 850 euros pour un studio
- 1400 euros pour un T2
- 1630 euros pour un T3
- et 1850 euros pour un T4
Un prix incontournable pour ce type d'hébergement, intermédiaire entre le maintien à domicile et la "maison de retraite" ???
Pas forcément !
Il existe en effet des formules analogues, proposées à des conditions plus abordables.
A Nancy par exemple, la Ville, le Centre Communal d'Action Sociale et le Pôle Seniors, proposent des logements (essentiellement des T1) à des prix modérés dans 5 foyers-logement de 30 à 60 appartements répartis dans différents quartiers de la ville.
Dans ces hébergements, les services sont moindres que dans les "résidences services senior" : une personne est présente, mais les autres services doivent être souscrits à l'extérieur (comme dans un logement "traditionnel").
Autre solution existante, la résidence Bien-Etre, proche de la Pépinière...
Cette résidence, ouverte depuis 2003, offre des services comparables à ceux que l'on trouve aux Jardins de St Nicolas, mais à des tarifs plus abordables.Le principe est identique : la téléalarme (permettant de contacter une personne présente non pas sur une plate forme téléphonique mais dans la résidence) est inclue dans les charges des loyers, alors que les autres prestations sont proposés comme "services à la personne", avec, là aussi, possibilité de crédits d'impots jusqu'à 50% et financement subventionné par l'APA. Les appartements sont pour l'essentiel des T2, proposés à moins de 700 euros charges comprises.
Autre particularité de la résidence Bien-Etre : à côté des 55 logements de la résidence se trouve une "petite unité de vie" permettant l'accueil d'une dizaine de personnes âgées plus dépendantes, dans des conditions proches de la maison de retraite médicalisée. Celà permet donc de proposer une solution en cas de dégradation de l'autonomie de la personne, sans que celle-ci ne se trouve déracinée suite à un changement d'établissement. Ou lorsqu'il s'agit d'un couple venant s'installer, et que l'un des deux conjoints devient dépendant... Dans cette résidence, le couple ne se retrouve pas complètement séparé suite à la survenance de cette perte d'autonomie.
Car c'est bien là le problème majeur de cette solution des "résidences servivces" : en dehors de celle de "Bien-Etre" (du fait de l'existance de cette partie adaptée aux personnes dépendantes), les autres établissements nécessiteront un basculement vers un EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) ou une USLD (unité de soins de longue durée).
Les EHPAD
Ouverts dans le cadre d'un partenariat entre la sécurité sociale (pour la partie "soins"), le conseil départemental (pour la partie "dépendance") et l'organisme propriétaire de l'établissement (pour la partie "hébergement"), ces maisons de retraite médicalisées proposent en général une centaine de chambres, à des tarifs logiquement plus élevés que ceux des "résidences services". Ces tarifs varient de 1800 euros par mois (pour les structures publiques ou associatives) à plus de 3000 euros (pour les établissements privés). Certains sont adaptés pour accueillir des personnes dépendantes souffrant de la maladie d'Alzheimer.Plus de 10 établissements proposent leurs services sur Nancy, auxquels viennent s'ajouter un nombre équivalent d'établissements dans les environs.
Parmi eux, il existe un EHPAD géré par la Ville de Nancy, le CCAS et le Pôle Seniors : "Notre Maison".
Les USLD
Lorsque la prise en charge médicale s'avère plus lourde, d'autres établissements proposent leurs services : les unités de soins de longue durée. Plus communément surnommés "longs séjours", ces établissements dépendent bien souvent des hôpitaux (comme les structures St Julien et St Stanislas à Nancy), mais peuvent aussi dépendre d'autres structures telles la maison hospitalière St Charles, ou l'OHS. D'un point de vue pratique, ces services ressemblent à ceux de certains EHPAD...à ceci près qu'ils disposent de davantage de personnel médical et médico social.Ce qui peut créer la confusion est que certaines structures comportent plusieurs niveaux de prise en charge. Par exemple, St Charles propose 3 types d'hébergement :
- un service de SSR (soins de suite et de réadaptation) : destiné à la convalescence ou la rééducation, ce servivce de moyen séjour s'enchaine avec un retour au domicile ou bien une admission en établissement
- des services USLD
- mais aussi des services EHPAD
- sans oublier un "hôpital de jour" accueillant des personnes en journée (mais qui séjournent chez elles la nuit) : cette solution est moins coûteuse et parvient à soulager les aidants, pour qui la charge d'une personne dépendante est parfois très lourde).
Différents types d'hébergement pour différents types de besoins
On considère 3 catégories de seniors :- les "seniors actifs", qui privilégient le maintien à leur domicile
- les "seniors fragilisés", qui redoutent l'isolement, et peut être intéressés par des concepts de "résidences services seniors"
- et les "seniors en perte d'autonomie", qui nécessiteront à moyen ou court terme un besoin en soins qu'un EHPAD est davantage en mesure de propose
- en 2020, 11,2 millions de seniors actifs, 3,9 millions de seniors fragilisés, et 2,3 millions de seniors en perte d'autonomie
- en 2025, 11,5 millions de seniors actifs, 4,9 millions de seniors fragilisés, et 2,4 millions de seniors en perte d'autonomie
- en 2030, 11,7 millions de seniors actifs, 5,9 millions de seniors fragilisés, et 2,5 millions de seniors en perte d'autonomie
- 540 résidences seniors, pour 45.000 logements et 54.717 places
- 7374 EHPAD, pour 600.000 places
- et 597 USLD, pour 32.000 lits