Réunis une nouvelle fois en assemblée générale à Nancy, ce jeudi 4 juillet 2019, des professeurs grévistes ont fait témoigner certains collègues qui ont participé dans la matinée à des jurys. Ils dénoncent les conditions baroques dans lesquelles plusieurs d'entre eux se sont déroulés en Lorraine.
Réunis ce jeudi 4 juillet 2019 à la mi-journée en assemblée générale, les enseignants grévistes, regroupés en comité interdépartemental ont fait le point sur le bras de fer qui les oppose au ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer en raison de deux réformes que celui-ci a mises en place.
Concernant la rétention des notes, ils ont précisé que les copies "retenues" seront rendues ce vendredi matin, jour des résultats, à 9h30, au rectorat devant lequel ils se rassembleront dès 8h30 et seront reçus par la rectrice.
Puis ils ont demandé à des enseignants, pas forcément grévistes, de venir témoigner des conditions dans lesquelles se sont déroulés dans la matinée certains jurys d’examens en Lorraine.
Ceux-ci ont expliqué que des jurys avaient reçu des consignes écrites du rectorat, qui leur ont été reprises à la fin des délibérations.
"On avait deux cas de figure", explique cette enseignante. "Pour les élèves disposant d'un livret scolaire, la note manquante a été décidée en faisant la moyenne des trois trimestres. Mais pour les candidats libres, sans livret scolaire, nous n’avions aucun référentiel."
Nous avons été obligés d’attribuer des notes au pif, des bonnes comme des mauvaises. Sur 107 bulletins, on avait 7 candidats libres, donc 7 notes fictives. J’ai par exemple mis un 18.
- Un professeur, membre d’un jury d’examen
"Une mascarade"
Selon un autre témoignage, "à Épinal le jury a refusé de délibérer sans les notes manquantes. Ils ont donc signé une motion en ce sens puis ils ont quitté la salle. Le proviseur leur a alors assuré que le rectorat allait porter plainte pour détention de documents administratifs et qu'ils allaient être déclarés grévistes. Au Lycée Louis Lapicque, ils ont même voulu faire venir un huissier."Les professeurs grévistes évoquent également "une mascarade" avec "certains jurys qui ont délibéré sans savoir si les notes qu’on leur a données étaient les vraies" et dénoncent un manque de transparence.
Enfin, certains enseignants ont également indiqué qu’ils craignaient ce qui pour l’instant n’est qu’une rumeur propagée par SMS: que des membres des forces de l’ordre se présentent chez eux pour saisir les copies qu’ils auraient conservées. Mais rien n’est venu confirmer cette hypothèse.
Après avoir manifesté vendredi matin devant le rectorat, certains enseignants se rendront devant des centres d’examens en Lorraine pour "alerter" leurs élèves sur la possible "falsification" de leurs notes et leur rappeler qu’ils pouvaient saisir un juge administratif pour contester leur résultat à l’examen.