En Lorraine, le mois de mai 2021 pluvieux et venteux empêche les abeilles de butiner mais aussi la reproduction des essaims. Les apiculteurs professionnels s’attendent à une très mauvaise récolte de miel de printemps. Un préjudice économique important pour la troisième région apicole de France
Hervé Coche et son fils Rémy profitent d’une courte éclaircie pour inspecter les cadres de leurs ruches. Le constat est toujours le même : peu de miel dans les alvéoles, juste de quoi assurer la survie des essaims. Il n’y aura pas de surplus de miel de printemps à récolter. "On voit que les cadres sont vides. C’est un vrai préjudice économique car le miel de printemps représente notre plus grosse production de l’année" soupire l'apiculteur.
Dans le verger de Laneuvelotte, les dizaines de ruches devraient bourdonner à plein régime mais c’est le vent et les averses qui se font entendre. C’est à peine si l’on aperçoit les allées et venues de quelques abeilles au seuil des hausses. "La pluie les empêche de sortir et le froid fige le miel dans les alvéoles. On ne pourra même pas le passer dans l’extracteur pour le récolter" constate l’apiculteur, dépité.
Le danger est d’avoir des colonies sans reines
A 21 ans, Rémy Coche est bien décidé à prendre la succession de ses parents. Il a aménagé un cabanon de greffage. Le greffage permet d’assurer la fécondation des reines et la multiplication des essaims. Cette technique lui permet d’être moins exposé aux aléas climatiques. "En dessous de 20 degrés, les reines ne sont pas fécondées et le danger est de voir des colonies sans reines donc sans reproduction possible, ce qui condamne la ruche." Avec cette méthode, le jeune homme espère aussi obtenir des colonies plus productives et moins agressives.
2021 sera une année noire pour les apiculteurs du "Rucher de la Tourelle". Ils n’espèrent pas récolter plus de 10% des 15 tonnes de miel habituelles. Pas de quoi les décourager puisqu’ils ont décidé d’investir dans la construction d’une nouvelle miellerie.