Nancy : plus d'animaux non domestiques au zoo de la Pépinière, la fin d'une époque

C'est une première en France. Nancy renonce par une délibération du 2 novembre 2020 à accueillir des animaux non domestiques dans ses parcs. Ceux de la Pépinière vont être placés. La fin d'une époque pour des générations d'enfants mais une bonne nouvelle pour le bien-être animal.

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Quand on grandit à Nancy, il y a des souvenirs qui restent. Pour moi, c'était les après-midi à la Pépinière avec ma grand-mère. Stéphanie, la gentille dame du manège, les collections astronomiques de marrons ramassées, l'enclos des ours qui faisait peur car il ne fallait pas trop se pencher, l'herbe donnée aux "bambi" (les daims),...
Et puis quand on devient adulte, on se rend compte que les choses sont plus petites qu'on ne l'imaginait. Plus glauques aussi peut-être. Le zoo de la Pépinière avec ses ours sur du béton, ses chimpanzés qui fument les clopes des passants et ses pumas en cage, c'est bien fini.
Le conseil municipal a voté lundi 2 novembre 2020 la signature d’une convention avec la fondation 30 millions d’amis pour placer les derniers animaux non domestiques et n'en installera pas d'autres. 
Pour Dahman Richter, conseiller municipal délégué aux droits et bien-être animal et à la biodiversité, "il fallait marquer le coup. Ce n'est plus possible de voir des animaux sauvages en pleine ville dans un parc".

Un déménagement déjà entamé

Au fil du temps, le zoo s'était déjà largement vidé de ses locataires. Une colonie de huit macaques de Java, le troupeau de daims et une grue couronnée déjà âgée sont encore présents. Il va falloir maintenant trouver un endroit sûr où les placer avec l'aide de la fondation 30 millions d'amis et l'association Code animal. Peut-être vers la Belgique pour les singes.
La réflexion est ouverte également sur l'avenir du site. En privilégiant les espèces domestiques et locales, comme les poules meusiennes ou les chèvres lorraines (très utiles pour entretenir les pâturages)

Un parc centenaire


Sur les photos des années 1900, on voit déjà les touristes se presser devant les enclos des animaux. Certaines sont accessibles au public librement sur le site internet des Archives municipales de Nancy (cliquez ici pour y accéder)
La Pépinière est à l'origine une réserve arboricole fondée par Stanislas pour fournir en arbres les routes de Lorraine. Elle sera transformée en parc public en 1835.
 

La dessinatrice Zoé Thouron a consacré une BD à ses aventures enfantines avec les animaux de la Pépinière dans l'album collectif Quartiers libres, paru aux éditions de La parenthèse. Elle y raconte avec humour les paons qu'il faut bien surveiller pour ne pas qu'ils vous piquent votre glace ou votre gaufre ou la terrifiante et véridique histoire des ours, empoissonnés un jour par une dame qui leur a donné des branches d'if sans savoir que c'était toxique.

Enfant, la Pépinière, c'était voir les bêtes et manger des glaces.

Zoé Thouron, dessinatrice

Le célèbre Jojo


Et puis il y avait Jojo, le chimpanzé le plus célèbre de Lorraine! Une institution qui a vécu soixante ans et dont la mort en 2012 a fait couler beaucoup d'encre.
Philippe Delestre, le mythique dessinateur de l'Est Républicain, en garde des souvenirs pas très politiquement corrects.
"Avec Jojo, on était nés la même année, en 51. Quand j'étais potache à Saint-Sigisbert, on allait lui rendre visite. Quand le gardien ne regardait pas, on lui offrait une bouteille de mauvais vin et on lui allumait une gauloise. En grandissant, j'en ai éprouvé de la culpabilité, je me suis mis à lui apporter des légumes."
Il continue en riant:
 

Jojo a participé à l'éducation sexuelle de beaucoup d'enfants

Philippe Delestre, dessinateur


Philippe Delestre se souvient aussi de l'évasion d'un serpent en 1971, finalement retrouvé caché sous son terrarium. "C'était peur sur la ville. Les grand-mères n'osaient plus aller aux toilettes".

Des souvenirs vieux de plusieurs décennies qui feraient bondir aujourd'hui n'importe quel amoureux des bêtes. Si la fin des animaux sauvages à la Pépinière sonne le glas de notre enfance nancéienne, elle est avant tout une grande avancée pour la cause animale.
 
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