Après l'ouverture de la pêche à la truite en mars, celle du brochet le 25 avril est la deuxième date importante pour les pêcheurs du Grand-Est. La fédération de pêche de Meurthe-et-Moselle sollicite les 19.000 pratiquants pour une étude sanitaire du grand carnassier et évaluer le poids socio-économique de ce loisir. Explications de François Rouillon, chargé d'études.
L'ouverture de la pêche au brochet est toujours un évènement pour les pêcheurs du Grand-Est et ceux de Meurthe-et-Moselle en particulier. Il faut dire que le département possède beaucoup de cours d'eau classés en deuxième catégorie, propices aux poissons blancs et aux carnassiers.
L'ouverture a lieu le dernier samedi du mois d'avril. François Rouillon, chargé d'études et du développement du loisir pêche à la fédération 54 à Nancy (Meurthe-et-Moselle) explique les particularités de la pêche au carnassier : "c'est à nouveau l'occasion de repêcher en utilisant des techniques susceptibles d'attraper les brochets de manière non accidentelle. En gros, on a le droit de pêcher au leurre, au vif".
La fédération 54 compte 19.000 pêcheurs. François Rouillon constate que les techniques de pêche au leurre sont de plus en plus pratiquées par les jeunes générations : "notre rôle est de promouvoir la pêche, mais on voit l'influence des réseaux sociaux, des vidéos et du marketing autour du matériel. Toutes les générations sont représentées, mais les jeunes jusqu'à dix-huit ans constituent le plus gros des effectifs".
Ce dont se réjouit la fédération de pêche, car ce loisir est aussi lié à la découverte de la biodiversité et de sa richesse.
Les pêcheurs sont les premières sentinelles du milieu aquatique.
François Rouillon, chargé du développement de la pêche loisir à la fédération de pêche 54
En termes de débit et de niveau, les cours d'eau du département se portent bien dans le Grand-Est. Les pluies abondantes au printemps ont favorisé la reproduction des grands carnassiers : "ils se reproduisent en février, mars et avril. Le brochet utilise des supports de pontes que l'on appelle des annexes hydrauliques [des bras morts spécialement aménagés. N.D.L.R]
La fédération poursuit les aménagements des annexes hydrauliques en partenariat avec les collectivités locales et les gestionnaires des réseaux. Ces nurseries servent aussi de laboratoire d'études pour les chercheurs afin d'évaluer le développement et l'état sanitaire des jeunes brochets.
Les pêcheurs sollicités pour une étude scalimétrique
La fédération de pêche du département souhaite faire passer la taille autorisée de prélèvement des brochets de 50 cm à 60 cm : "si vous augmentez la taille légale de capture forcément, il y aura plus de poissons qui seront remis à l'eau, donc on leur donne une chance supplémentaire de pouvoir se reproduire". La fédération doit argumenter auprès de la préfecture pour pouvoir faire évoluer la réglementation. Pour cela, elle invite les pêcheurs à prélever quelques écailles sur les brochets et à les expédier au siège avec une fiche de renseignements pour étude.
Et un questionnaire
La fédération souhaite aussi connaître le poids socio-économique de la pêche dans le Grand-Est. Quand un loisir regroupe plusieurs dizaines de milliers de pratiquants, il représente un secteur d'activité important pour une région : "nous invitons tous les pêcheurs à remplir le questionnaire, cela prend un quart d'heure. Ça sera intéressant de voir ce que pèse vraiment dans le Grand-Est et à l'échelle départementale loisir pêche".
Le brochet n'est pas le seul grand carnassier à vivre dans les cours d'eau du département. Il partage le milieu aquatique avec l'aspe, un nouveau venu de l'est depuis les années 2000 via le Danube et le Rhin. C'est un poisson pouvant dépasser le mètre et peser jusqu'à douze kilos. Il est réputé très bagarreur. Quant au sandre, il est encore en période de reproduction. Sa pêche ne sera autorisée que le 25 mai prochain.