Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité-SGP Police était de passage boulevard Lobau à Nancy ce mercredi 13 novembre. Recrudescence des suicides, manque de moyens, réforme des retraites, manifestations des gilets jaunes, les inquiétudes des policiers en Lorraine restent nombreuses.
A la tête d’Unité SGP-FO, l’organisation la plus représentative de la police, Yves Lefebvre apparaît, comme ses collègues, les traits tirés, fatigué.
Un an après le début de la crise des gilets jaunes, il considère que cette mobilisation a aggravé la situation.
Mercredi 13 novembre 2019, il était de passage à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Nous l'avons rencontré dans un petit bureau du commissariat, boulevard Lobau.
Plus d'un mois après la "marche de la colère" policière à Paris, il continue de demander à être écouté et entendu. Il tire le signal d’alarme.
"La police va mal car la police n’a pas été suffisamment soutenue malgré une recrudescence de la violence dans les quartiers", explique le syndicaliste.
C’est une réalité. Le flic a la peur au ventre.
- Yves Lefebvre, secrétaire général d'Unité-SGP Police
"On a peur d’être reconnu dans la rue"
"A Nancy, comme à Toul, Marseille ou Paris, rendez-vous compte, les policiers ont peur sur le terrain. Ils ne savent pas ce qu’il va tomber du septième étage, une boule de pétanque, un four micro-onde!" précise Yves Lefebvre."De plus en plus on demande même à nos enfants de ne pas dire que nous sommes policiers. En fait on a peur d’être reconnu dans la rue. Evidemment on déplore le manque de considération de notre rythme de travail, qui ne nous permet d’avoir qu’un week-end sur six en famille."
On n'a jamais été foutu de reprendre pied dans les banlieues.
- Yves Lefebvre
"Nous demandons la mise en place de mesures efficaces contre un phénomène pourtant loin d’être nouveau, qui est là depuis vingt ans. Les raisons de ces suicides sont nombreuses. La première reste la désocialisation du policier. Avec la radicalisation des mouvements comme les étudiants ou les gilets jaunes et des grosses violences à Paris ou à Epinal."
Plus de 27.000 personnes avaient défilé à Paris mercredi 2 octobre pour une "marche de la colère". Une colère qui visiblement n'est toujours pas apaisée.Oui, nous sommes inquiets.
- Yves Lefebvre