Plan chasse : "nous ne sommes pas une population de drogués ou d'alcooliques" clame un chasseur

Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie dévoile son plan pour sécuriser la pratique de la chasse. La présidente du club vosgien de Nancy et le président de la fédération de chasse de la Meuse réagissent aux annonces

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie, a rendu publique lundi 9 janvier 2023 à Dry (Loiret) les nouvelles mesures sur la sécurité à la chasse. Des annonces très attendues sur un sujet de société particulièrement clivant. La secrétaire d'Etat a annoncé quatorze mesures visant à rendre la pratique de la chasse plus sûre pour les chasseurs et les promeneurs.

C’est une sécurité renforcée 7 jours par semaine que nous recherchons

Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie

Les mesures les plus importantes : des règles de sécurité plus contraignantes, le durcissement des sanctions en cas d'accident, des contrôles d'alcoolémie et de toxicomanie, le renforcement de la formation des chasseurs. Une application numérique sera développée pour connaitre les chasses en cours. "C’est une sécurité renforcée 7 jours par semaine que nous recherchons (...) et tendre vers le zéro accident" que vise Bérangère Couillard avec ce plan. Un temps évoquée, l'interdiction de la chasse le dimanche ou une demi-journée par semaine n'a pas été retenue. 

Nous ne sommes pas une population de drogués ou d'alcooliques

Hervé Villaume, président de la fédération des chasseurs de la Meuse

Hervé Villaume, le président de la Fédération départementale des chasseurs de la Meuse nous fait part de sa première réaction. Il déplore la mesure concernant le contrôle de l'alcoolémie : "ça stigmatise encore le chasseur. C'est un peu choquant quand même. Nous ne sommes pas une population de drogués ou d'alcooliques."  

Concernant les autres mesures, rien de neuf pour Hervé Villaume. Les bonnes pratiques sont déjà adoptées depuis longtemps dans son département, tant sur le plan de la formation que du respect des règles de sécurité. Le département est d'ailleurs en avance sur ces questions. La cohabitation avec les promeneurs se passe bien : "sans doute qu'en milieu rural les relations sont plus apaisées qu'en zones périurbaines." Le panneautage (pose de panneaux signalant une chasse en cours ) est déjà la règle mais peut encore être amélioré.

Quant à une application informant en temps réel des chasses en cours, encore faut-il ne pas être en zone blanche. Il en existe encore en Meuse. 

Interdire la chasse une journée n'est pas d'actualité depuis longtemps. La fédération départementale limite à deux jours par semaine les battues au grand gibier (c'est ce type de chasse qui se trouve être le plus accidentogène).                 

Il faut mieux baliser les zones de chasse

Claude Leonet, présidente du club vosgien de Nancy

Claude Leonet est la présidente du Club vosgien de Nancy. Interrogée sur le retrait de la mesure d'interdiction de la chasse le dimanche, elle n'en fait pas un casus belli : " la forêt est à tout le monde. Par contre, il faudrait que les chasseurs balisent mieux les zones de chasse et remplissent les applications dédiées permettant de connaitre les jours et lieux de leur présence."

Forte de son expérience de randonneuse aguerrie, elle s'est déjà retrouvée à son insu dans des secteurs de chasses en cours mal identifiés. Elle avoue n'avoir jamais rencontré de problèmes avec les chasseurs plutôt courtois, à part quelques interpellations agressives pour avoir dérangé une battue.

Les chasseurs, premières victimes de la chasse

L'Office français de la biodiversité (OFB) a recensé 90 accidents en 2022 liés à l'utilisation d'une arme à feu dont huit mortels C'est dix de plus que l'année précédente. Sur les huit accidents mortels survenus en France pendant la période 2021-2022, deux concernent des non-chasseurs. Ils représentent aussi la grande majorité des blessés. L'origine des accidents est toujours due au non-respect des règles de sécurité élémentaires.

Le dernier accident grave en Lorraine a lieu le 23 octobre 2022 pendant une battue de chasse à Menskirch (Moselle). Un chasseur de 72 ans avait été touché à la jambe par un autre chasseur. Quant au dernier accident mortel, il remonte au 21 mars 2021. Un jeune homme de 22 ans était décédé à La Neuveville-sous-Monfort (Vosges) après avoir été mortellement touché à la tête par le tir d'un autre chasseur.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité