Dans le cadre de la semaine de l’habitat, l’association « un toit 2 générations » fait la promotion de son activité qui consiste à proposer à des jeunes de moins de 30 ans d’être hébergés par des seniors de plus de 60 ans. Exemple à Pulnoy, chez Michel Villemin.
Ils prennent toujours leur café du matin ensemble. A la même table, Michel le propriétaire de la maison, retraité de la fonction publique, Mackly, un étudiant haïtien de 24 ans, et Léa, 18 ans, qui effectue un service civique. Ils se connaissent depuis seulement quelques mois, mais ils forment presque une famille. Ou plutôt, Michel les a fait entrer dans la sienne. Après le placement de sa femme malade dans un établissement spécialisé, il est tombé dans une dépression dont il est sorti en accueillant sous son toit des étudiants pour une année: "je n’avais plus goût à rien, je tournais en rond, ce sont mes enfants qui m’ont incité à intégrer le programme d’accueil des jeunes".
L’année dernière, il a accueilli trois étudiantes, pour une année universitaire: "j’ai de la place à l’étage, j’ai quatre enfants, donc j’ai mis leurs chambres à disposition". Depuis, le sexagénaire revit: "on passe du temps ensemble, on discute beaucoup, surtout avec Mackly qui est féru de politique et de relations internationales".
Vivre ensemble
Pour les jeunes, le bénéfice est identique: "on vit dans une maison, on trouve vite ses repères, je préfère ça à une chambre universitaire sans âme" précise Léa, qui va passer bientôt les concours pour devenir éducatrice spécialisée. Mackly, qui est arrivé d’Haïti pour finir son master 2 en relations internationales, ne voulait pas se retrouver seul: "je ne connaissais personne à mon arrivée en France, je n’avais ni famille, ni amis. Je voulais trouver un logement bien sûr, mais aussi apprendre à connaître des gens, et me familiariser avec la vie dans le pays".Loyer modéré
Tous les deux paient un loyer de 250 euros par mois à Michel, qui peut ainsi payer en partie les soins de sa femme hospitalisée. L’association "un toit 2 générations" fait le lien entre les parties: "on sélectionne chaque année les demandes sur dossier d’abord, et puis ensuite on a un entretien poussé avec les candidats" explique Quentin Jacquet, l’un des responsables de l’association présente à Nancy et à Metz.300 jeunes déposent une demande chaque année, seuls une trentaine obtiennent une place, "faute d’hébergeurs en nombre suffisant, nous cherchons en permanence des seniors de plus de 60 ans pour intégrer ce programme, il faut encore convaincre" selon Quentin Jacquet. Jeunes et moins jeunes doivent s’acquitter d’une cotisation à l’année auprès de l’association, entre 100 et 300 euros. Le loyer est plafonné à 250 euros, peut être réduit ou même nul si l’hébergé s’engage à une "présence rassurante et bienveillante de quelques soirs par semaine et quelques weekends par mois à convenir avec l’hôte".