Rentrée scolaire et handicap : "permettre un accès à l'école pour chaque enfant, quelle que soit sa condition"

L'école maternelle Gebhart à Nancy intégrera, à la rentrée scolaire 2024, sept enfants autistes. Ils seront accueillis au sein d'une unité d'enseignement maternelle autisme (UEMA). Cette structure d'inclusion scolaire fédère les professionnels du médico-social et les enseignants pour le plus grand bénéfice des enfants.

L'école maternelle Gebhart à Nancy (Meurthe-et-Moselle) intégrera à la rentrée scolaire, le 2 septembre 2024, sept enfants souffrants de troubles du spectre autistique (TSA). Les enfants seront accueillis au sein d'une unité d'enseignement maternelle autisme (UEMA). 

Les UEMA sont rattachées à des établissements médico-sociaux. Elles sont implantées dans des écoles maternelles classiques pour proposer un cadre de scolarisation adapté à des élèves présentant des TSA. Cette nouvelle unité sera la quatrième ouverte dans le département de la Meurthe-et-Moselle. La dernière a été ouverte le 23 mars 2023 à Lunéville.

L'association familiale de défense des intérêts des personnes déficientes intellectuelles (AEIM) est un des acteurs majeurs de l'inclusion des enfants autistes au sein du système scolaire. Elle gère trois UEMA dans le département dont celle de Nancy.

Les premiers pas de l'enfant à l'école

Alexandre Harroch, directeur général de l'AIEM 54, explique le rôle de ces unités : "le maître-mot c'est : structuration. Structuration des espaces, structuration du temps, rien n'est improvisé. Chaque moment doit être prévu, pensé pour nos enfants au regard d'un projet spécifique d'intégration développé en étroite coordination avec la sphère parentale. Il y a un respect des équilibres afin que l'enfant puisse accéder à l'école".

Les premiers pas à l'école des enfants autistes commencent avec les UEMA au sein des maternelles.  Leur réussite repose sur une étroite collaboration entre les professionnels de l'Éducation nationale et de la santé : "cette nouvelle coopération est extrêmement intense entre les collègues de l'Éducation nationale et des collègues de la santé du secteur médico-social, en lien avec les parents. Elle est porteuse d'espoir parce qu'elle est génératrice de normalité".

Yves Ryzk, directeur du pôle enfance, éducation et scolarisation de l'association, précise : "dans une UEMA, on regroupe les compétences. On dispose d'une équipe pluriprofessionnelle spécialisée, de collaborateurs qui coopèrent ensemble au quotidien autour de l'enfant et c'est ça qui est intéressant. Sans oublier que ces compétences médico-sociales présentent au sein de l’école peuvent aussi profiter à d'autres élèves qui pourraient présenter des troubles".

Faire en sorte que l'enfant puisse accéder à l'école qui est le premier outil de l'éducation à la citoyenneté.

Alexandre Harroch, directeur général AIEM 54

L'engagement indispensable des élus et des professionnels

L'Éducation nationale et l'Agence régionale de santé sont les deux acteurs majeurs de l'école inclusive. Un engagement dont se réjouissent les responsables de l'AEIM 54. L'implication du département et des maires est aussi indispensable : "il faut permettre un accès à l'école pour chaque enfant, quelle que soit sa condition. Cela génère beaucoup d'espoir en tant que parent quand vous pouvez inscrire votre enfant à l'école. Pour ceux qui n'ont pas eu cette chance, cela laisse un manque dans leur vie d'adulte", explique Alexandre Harroch.

Même si les quatre UEMA du département ne comblent pas tous les besoins de scolarisation des enfants autistes, elles constituent déjà l'embryon d'un réseau appelé à se développer : "l'expérience, même si elle est encore assez petite, est déjà significative des bénéfices pour les enfants que peut engendrer l'entrée à l'école au premier moment de la scolarisation, c'est-à-dire en maternelle".

Une future cité scolaire inclusive

Un projet ambitieux va voir le jour très prochainement. Une cité scolaire inclusive est en construction sur l'ancien site de l'INRS à Neuves-Maisons (Meurthe-et-Moselle). Elle accueillera huit cents élèves avec un collège. La cité intégrera un Institut médico-éducatif (IME) avec quatre-vingts enfants.

Une démarche innovante, portée par un partenariat entre le Département de Meurthe-et-Moselle, la Région Grand Est, l'association AEIM-Adapei 54, la Communauté de communes Moselle-et-Madon, les communes de Neuves-Maisons et Pont-Saint-Vincent. Elle est soutenue par l'Agence régionale de santé (ARS) et le rectorat de l'Académie de Nancy-Metz.