Dépasser les clivages, c'est l'ambition de la nouvelle majorité à la Métropole du Grand Nancy. Une majorité finalement sans opposition. Tout le monde est parti pour travailler ensemble, en partageant les responsabilités sur un "pacte de projet". A sa tête, le nouveau maire de Nancy, Mathieu Klein.
“La métropole n'est pas la reproduction du clivage que l'on peut retrouver ailleurs, cette assemblée n'est pas la résonance des conseils municipaux”. Voilà comment Mathieu Klein résume la philosophie qu'il souhaite impulser à la métropole du Grand Nancy. Le nouveau président marche finalement sur les pas de son prédécesseur André Rossinot.
Une démarche confirmée dès le début de la séance d'installation par François Werner. Le maire de Villers-lès-Nancy était pressenti pour devenir la voix de l'opposition. Il n'en sera rien. Il sera finalement un collaborateur de Mathieu Klein. "Plutôt que de pratiquer une opposition fermée, nous saisissons la proposition de Mathieu Klein dans la continuité du mandat précédent" avertit l'élu. Ce sera donc l'ouverture, “les temps ne sont pas aux tactiques, aux calculs et aux arrières-pensées... Nous voulons donner les meilleures chances de réussite au Grand Nancy". Il n'y aura donc qu'un seul candidat pour succéder à André Rossinot. Ce sera le nouveau maire de Nancy.On doit s'accorder sur un certain nombre de grands projets qui doivent dépasser les clivages
Le vote est sans appel : en recueillant 74 voix, Mathieu Klein est élu président à la quasi unanimité. Un seul bulletin s'est porté sur "Hervé Féron", le maire de Tomblaine, qui n'était pourtant pas candidat ! On peut donc imaginer que la consigne de vote a été respectée au sein de la minorité : Laurent Hénart, Jean-François Husson ou Valérie Debord ont voté... Mathieu Klein. “Le premier vice président sera issu de la minorité et ce sera François Werner” explique Mathieu Klein, “ce vote correspond à l'idée que je me fais de la métropole du Grand Nancy qui doit être une collectivité qui porte les projets pour tout le territoire. Pour autant, elle ne cache pas ses sensibilités. Le débat sera libre mais on doit s'accorder sur un certain nombre de grands projets qui doivent dépasser les clivages. Ils sont d'ailleurs légitimes et on les retrouve par ailleurs dans le débat public.”Sans surprise, Mathieu Klein est élu président de la Métropole du Grand Nancy. C’était le seul candidat. Dans la continuité du précédent mandat, il y aura un partage de la gouvernance sur la base d’un « pacte de projet » pic.twitter.com/sPUMqhZvWS
— JC Panek Pro (@JCPFTV) July 17, 2020
“Ah, il y a sans doute des gens de droite qui ont voté en faveur de ma vice-présidence” sourit Hervé Féron, “cette gouvernance, c'est le choix de Mathieu Klein, moi je n'aurais pas fais exactement comme ça. Et en ce qui me concerne, j'ai voté pour toutes les personnes qui étaient candidates sans aucune exception. C'est un signe d'ouverture de Mathieu Klein qui est tout à son honneur. Il y a une volonté de travailler tous ensemble. Il fallait ce signe pour faire d'emblée avancer les choses. Faut pas se leurrer, il y aura toujours des querelles, des désaccords... Y compris avec moi ! On a discuté de tout ça avec Mathieu mais l'idée, c'est de construire ensemble.”Nous faisons le choix aujourd’hui en tant que minorité métropolitaine de permettre, par notre vote, au nouveau Président @mathieuklein d’asseoir un projet au service de tous les territoires du @Grand_Nancy ce choix sera aussi celui de l’exigence #metropole pic.twitter.com/JfpXEajbjy
— Valérie Debord (@DebordValerie) July 17, 2020
Plus de gauche, ni de droite à la Métropole, il va vraiment falloir s'y habituer, du moins en apparence. Mais hors de question pour Mathieu Klein de verser dans le consensus mou. Il l'a rappelé dans son discours, après son élection : “Pour être à la hauteur des enjeux, nous travaillerons ensemble, toutes communes et toutes sensibilités politiques à un nouveau pacte de gouvernance avec un exécutif solide et pluriel.” “La métropole, c'est la réunion de vingt communes. On est sur un projet d'intérêt général par rapport à un territoire et je n'ai aucun d'état d'âme avec ça.” résume Hervé Féron.On est sur un projet d'intérêt général par rapport à un territoire et je n'ai aucun d'état d'âme avec ça
Problème, sur les dix-huit vice-présidents, pas d'élus verts et uniquement deux femmes. “Le vote pour Mathieu Klein a fait consensus et unanimité“ explique Carole Grandjean, député LREM de Meurthe-et-Moselle, conseillère municipale et élue communautaire, “mais pour le vote des vice-présidents, je me suis complètement abstenue. Il n'y a que deux femmes pour ces postes or nous sommes trente-trois dans cette assemblée sur soixante-seize. Il y a une parité mais pas dans la gouvernance. Ce n'est pas normal, ça ne représente pas la société, ni l'engagement des femmes élues ici à la Métropole. Je regrette des méthodes anciennes de faire de la politique. Nous sommes très, très, très loin de la parité. C'est honteux et scandaleux.”Nous sommes très, très, très loin de la parité. C'est honteux et scandaleux
“C'est vrai que nous ne sommes que deux femmes en ce qui concerne les vice-présidences” admet Chaynesse Khirouni, troisième vice-présidente en charge de la transition écologique, “mais il se trouve que la composition de l'exécutif, ce sont globalement des maires. Et il se trouve qu'à la tête de ces communes du Grand Nancy, ce sont des hommes. Le but et le défi de ce mandat, ce sera aussi travailler ensemble pour lever les freins à l'engagement des femmes en politique.”
Les autres chantiers ne manquent pas : transition écologique, urbanisme, transport, mobilités, santé... “Je suis à l'aube de mandats nouveaux et de projets forts qui vont impliquer de ma part, un investissement de chaque instant. Cette énergie, je sais à quoi la consacrer” rappelle humblement Mathieu Klein à qui André Rossinot a souhaité "succès personnel, à vous, Monsieur le président, et succès collectif." Ce à quoi, Mathieu Klein a répondu : "Vous refermez le livre de cinquante et une années de vie publique. Vous avez exercé toutes les responsabilités ou presque : il ne vous manque que le mandat de conseiller départemental, mais il n'est jamais trop tard. Mais tout au long de votre carrière, vous n'avez jamais négligé votre territoire". A Nancy, une page s'est définitivement tournée.
Les vice-présidences de la Métropole du Grand Nancy
1er vice-président : François Werner (maire de Villers-lès-Nancy)Attractivité, développement économique, Nancy Thermal
2e vice-président : Stéphane Hablot (maire de Vandœuvre-lès-Nancy)
Politique de la ville
3e vice-présidente : Chaynesse Khirouni (conseillère municipale de Nancy)
Transition écologique
4e vice-président : Eric Pensalfini (maire de Saint-Max)
Relations internationales
5e vice-président : Christophe Choserot (maire de Maxéville)
Innovation, enseignement supérieur
6e vice-président : Hervé Féron (maire de Tomblaine)
Sports, grands équipements
7e vice-président : Pierre Boileau (maire de Ludres)
Relation avec les territoires voisin
8e vice-président : Bertrand Kling (maire de Malzéville)
Insertion
9e vice-président : Patrick Hatzig (conseiller municipal de Nancy)
Mobilités
10e vice-président : Vincent Matheron (maire de Jarville-la-Malgrange),
Finances et ressources humaines
11e vice-président : Jean-Pierre Dessein (maire d'Art-sur-Meurthe)
Mutualisation
12e vice-président : Michel Breuille (maire d'Essey-lès-Nancy)
Déchets
13e vice-présidente : Delphine Michel (conseillère municipale de Nancy)
Eaux et forêt
14e vice-président : Manu Donati (conseiller municipal de Vandœuvre-lès-Nancy)
Patrimoine
15e vice-président : Maurizio Petronio (maire d'Houdemont)
Qualité aménagement des espaces publics
16e vice-président : Henri Chanut (maire de Seichamps)
Voirie
17e vice-présidence : Eric Da Cunha (maire de Laneuveville-devant-Nancy)
Moyens généraux
18e vice-président : Hocine Chabira (conseiller municipal de Nancy)
Développement du projet culturel métropolitain