Les Français sont appelés aux urnes pour les élections européennes ce dimanche 9 juin, mais le scrutin mobilise généralement à peine 50% des électeurs. Pourtant, certains ne manqueraient pour rien au monde une occasion de voter. Ces Nancéiens nous expliquent pourquoi ils se sont déplacés pour glisser un bulletin dans l'urne.
Qualifiés de "premier parti de France", les abstentionnistes sont souvent nombreux lors du scrutin européen. À l’inverse, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente, d'autres ne rateraient jamais une opportunité d’aller voter. Nous avons rencontré les premiers courageux qui se sont rendus dans leurs bureaux de vote respectifs à Nancy (Meurthe-et-Moselle), dans la matinée du 9 juin 2024, pour les élections européennes.
Agnès, 75 ans, n’a jamais manqué une élection depuis sa majorité. “Voter, c’est une marque de civisme, un droit mais aussi un devoir pour tout le monde. On a le pouvoir de choisir les femmes et les hommes qui nous représentent. C’est une erreur de ne pas voter aux européennes, ces élections sont aussi importantes que la présidentielle. On a eu une pandémie, maintenant des guerres sont aux portes de l'Europe, sans parler de la crise des agriculteurs, entre autres. Tous ces enjeux sont liés à l'Union européenne. J’espère vraiment que la participation sera très forte”, insiste la septuagénaire.
Jacqueline, 83 ans, tient, elle aussi, à voter lors de chaque scrutin. Plus de soixante ans après avoir glissé son premier bulletin dans l’urne, son enthousiasme est toujours le même. “C’est primordial de voter, surtout avec la période que nous traversons. Regardez, il fait si beau ce matin à Nancy, il n’y a pas d’excuse pour ne pas sortir voter. Je connais même des personnes hospitalisées qui sortent pour voter, d’autres qui font des kilomètres pour se rendre aux urnes. Cette fois-ci, je pense et j'espère qu’il y aura plus de monde que lors des précédents scrutins”, sourit la Nancéienne.
Hugo, 25 ans, Charlotte, 24 ans et Killian, 25 ans, sont venus voter entre amis. Ils constatent que leurs camarades du même âge ne sont pas forcément intéressés par les élections européennes. “En général, nous sommes assez peu au courant des enjeux européens, du fonctionnement des institutions, et de l'impact des décisions prises au niveau de l’UE. La politique européenne n’est pas très médiatisée”, déplore Killian. “Au contraire, je connais aussi des personnes qui ne votent que pour les scrutins proportionnels, comme les élections européennes”, ajoute Charlotte. “Oui, le fait que ces élections soient proportionnelles rend ce vote encore plus important et intéressant”, conclut Hugo.
Claire, 40 ans, a conscience de l’importance d’aller voter mais privilégie toujours le vote d’opinion au choix par défaut. “Pour certaines élections, je ne vote pas forcément au second tour car je ne veux pas aller à l'encontre de mes idées. En revanche, les élections européennes sont proportionnelles. C’est important de voter, certains n’ont pas cette chance. Les étrangers, par exemple, ne peuvent pas voter alors qu’ils vivent dans ce pays et payent des impôts. Aussi, il ne faut pas oublier qu’il y a 80 ans seulement, les femmes n'avaient pas le droit de vote”, souligne la Nancéienne.
Comme tous les cinq ans, plus de 49 millions de Français sont invités à voter ce dimanche 9 juin 2024 pour élire 81 eurodéputés, qui siégeront pendant les cinq prochaines années au Parlement européen, à Strasbourg (Bas-Rhin).