D’ici 2021, plus de 65 % du vignoble des côtes de Toul sera certifié bio, et 15 % en agriculture ‘raisonnée’. Les viticulteurs veulent améliorer la qualité de leur environnement, et de leur vin. Un effort très apprécié des consommateurs.
Pendant longtemps les vins du Toulois n’avaient pas forcément bonne réputation. Mais ces dernières années les viticulteurs ont fait beaucoup d’efforts pour obtenir l’appellation AOC, puis, plus récemment, pour répondre à la demande des consommateurs qui veulent de plus en plus du bio. Nous avons profité des vendanges pour aller les rencontrer et comprendre leur démarche, en toute sobriété bien sûr.
A Bruley, Vincent Laroppe nous montre ses vignes avec fierté. C’est la première récolte qui sera certifiée bio, après trois années de conversion. Une transformation qui ne coule pas de source, quand on fait du vin de façon traditionnelle depuis huit générations. Il a fallu s’adapter.
Car pour respecter le cahier des charges de l’agriculture biologique, Vincent Laroppe a du faire une croix sur la quasi-totalité de ses produits chimiques, et réapprendre des techniques ancestrales comme la bouillie bordelaise. « Avant les molécules chimiques rentraient dans le raisin et agissaient comme un vaccin, mais avec les produits de l’agriculture bio, ils sont progressivement lessivés, il faut donc être d’autant plus attentif à sa vigne, et à la météo, c’est plus de boulot ».J’ai dû recruter un salarié, et investir dans du matériel agricole notamment pour désherber mécaniquement.
Du Bio oui, mais de la qualité !
Camille Migot a fait ce choix il y a déjà 7 ans, lorsqu’il a repris les vignes de son père. Il avait alors également racheté le domaine d’un pionnier du bio, Michel Goujot. Très vite il a compris que de cultiver en bio ne permettait pas seulement de conserver la qualité des sols, mais aussi d’en tirer le meilleur pour développer tous les arômes du terroir.On n’imaginait pas faire autre chose que du bio, d’ailleurs on est passé en biodynamie. On vinifie terroir par terroir, et non par cépage, pour en conserver la typicité
Pour nous, Julien, le sommelier, a accepté de faire des dégustations à l’aveugle à ses clients. Et le résultat est presque toujours le même : ils sont séduits. Comme Konstanz, une touriste allemande très écolo, contente de trouver du vin bio, ou Cecile, une habituée.Les vins du Toulois bio ont acquis une belle maturité, ils sont très intéressants, riches et même ronds en bouche, je n’hésite plus à les conseillers à mes clients.
Entre deux vins équivalents on choisira sans doute plutôt celui qui est bio, c'est un plus.
Pour la chambre d’agriculture aussi, qui accompagne les reconversions, nul doute que les vins bios du Toulois ont de belles années devant eux.
Retrouvez la chronique environnement en images, tous les dimanches soir dans le journal de 19h sur france 3 Lorraine.
Un dossier qui apporte des solutions concrètes aux problèmes de pollution, de déchets, de qualité de l'air ou de l'eau en répondant à une question toute simple : Que font les lorrains pour la planète ?