Le dessinateur de presse français est venu rencontrer mardi 11 avril 2023 des élèves du lycée Jean Zay de Jarny. Ils ont pu échanger avec le caricaturiste sur la liberté d’expression et la nécessité de développer un esprit critique. Plantu leur a également montré ses plus célèbres dessins.
On ne présente plus Jean Plantureux, dit Plantu, dessinateur de presse. Le plus célèbre de France. S’il honore encore à 72 ans les invitations pour venir parler de son travail, "c’est parce qu’il est important de me nourrir des questions des lycéens, de savoir ce qui les intéresse. C’est pour ça que j’accepte d’aller dans les écoles, parce que la société française se construit dans les écoles. Aujourd’hui par exemple, ils avaient tous fait des dessins sur le réchauffement ! Greta Thunberg, elle m’énerve un peu, mais ce qu’elle porte ça m’intéresse… je leur ai montré mon dessins de René Dumont, le premier candidat écologiste à la présidentielle. C’était en 1974 !"
Le regard de Plantu
Plantu croque et caricature. Il se trompe aussi. Et l’assume. Sur le Shah d’Iran, il a été parfois féroce, "ce n’était pas un grand démocrate c'est vrai, mais je ne me doutais pas qu’après ça serait pire avec Khomeini…". Le dessinateur revendique sa proximité avec les journalistes : "j’ai appris en fréquentant, en discutant avec les journalistes. Je ne comprends rien à l’économie, mais j’ai fait beaucoup de dessins sur l’économie, parce que je sais traduire en dessin, comme un interprète".
Sale temps pour la planète
Le dessinateur à la petite souris vient de publier en 2022 Sale temps pour la planète, sacrifiant lui aussi un peu à la cause climatique. Mais c’est bien la liberté d’expression qui le préoccupe le plus : "a-t-on peur d’avoir une opinion ? Est-ce qu’on s’exprimera aussi librement dans vingt ans qu’aujourd’hui ? C’est pas si évident, c’est pas gagné… Dessinateur c’est un métier à risques, mais il y a toujours une manière de contourner les choses, de ne pas les aborder frontalement, et donc de pouvoir s’exprimer. Quand je fais un dessin je ne cherche pas à convaincre, mais d’abord à ne pas humilier".