Quand l'Orne monte, le maïs trinque

Les agriculteurs du Jarnisy sont inquiets. Les champs et prairies situés dans la vallée de l'Orne sont sous l'eau depuis plusieurs jours, et les pertes pourraient être importantes. Mais il faut attendre la décrue pour évaluer les dégâts.

Boncourt (Meurthe-et-Moselle)
Thierry Hypolite n'a pas le moral. Lundi dernier, l'Orne est passée par-dessus bord et a entièrement recouvert une parcelle de six hectares qu'il avait plantée en maïs, il y a quelques semaines. Aujourd'hui, le reflux est amorcé mais une bonne partie des petits plants est encore sons l'eau. Certes le maïs aime l'eau et supporte facilement quelques jours d'inondation. Mais il ne faut pas que ça dure. "Ceux qui survivent à la pourriture pousseront à l'envers : l'épi en haut, les fleurs en-dessous. Ils féconderont mal."

Marécage

Six hectares, c'est un tiers de ses surfaces de maïs, autant de perdu pour nourrir les bêtes. Et les prairies naturelles, en bord de rivière, sont transformées en marécage. Même si elle sèche, l'herbe couchée dans la boue sera impossible à faucher... et immangeable pour les vaches. 
Thierry subissait déjà la crise du lait. Il n'avait pas besoin de ça. "Je me demande si je vais continuer"... Certaines cultures sont assurées "intempéries" et il faut se tourner vers son assureur. La solidarité nationale peut jouer aussi. Ce jeudi, les maires de l'arrondissement étaient réunis en sous-préfecture de Briey pour faire le point avec les autorités : prévisions météo et crue, remontée des informations de terrain. La directrice de cabinet leur a rappelé les procédures "calamité agricole". Comme les riverains en "catastrophe naturelle", les agriculteurs peuvent se rapprocher de leur maire pour l'établissement d'un dossier.