Non le Struthof n'était pas l'unique camp de concentration nazi en France. Le camp de travail de Thil a lui aussi été reconnu camp de concentration, doté d'un four crématoire. Des déportés devaient y fabriquer des fusées V1 et V2. Il a fonctionné de mai à septembre 1944.

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L'information est peu connue, mais non, le camp de concentration nazi du Struthof n'était pas le seul en France. Un autre camp, avec son four crématoire dans lequel ont été tué de nombreux déportés (sans qu'on en connaisse exactement le nombre) a également existé aux limites de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, à Thil (54), près de Villerupt, dans le Pays-Haut lorrain.

Camp de travail au départ, il est devenu, par extension du Struthof, un véritable camp de concentration reconnu comme tel par les autorités dès 1946 sous la pression de la population qui par souscription y fit ériger une crypte inaugurée le 17 novembre 1946.

Au total 1963 déportés seraient passés par ce camp, nombre d'entre-eux y sont morts, notamment dans les derniers jours avant l'évacuation face à l'avance américaine, en raison du manque de wagons disponibles pour les transporter vers l'intérieur de l'Allemagne.

Un site discret et souterrain destiné à construire des fusées volantes


Le reportage de René Elkaim et François Carretier :
durée de la vidéo : 00h01mn58s
©France 3 Lorraine

Extrait du site jean-maridor.org :

"Le camp de concentration, dénommé "CAMP DE TRAVAIL ERZ", qui a fonctionné durant 6 mois, dans l'ignorance totale des alliés, était érigé sur les prés en bordure du village, et était protégé des regards indiscrets par des écrans et des obstacles naturels. L'usine devait produire des "V1" , des éléments pour les "JU88", mais aussi des cellules de l'avion de chasse, le "FOCKE WOLF 154". Elle devait utiliser 2000 ouvriers par tournée et sur trois postes. Elle n'a cependant jamais pu produire ces armes car, au moment ou elle aurait pu démarrer sa production, les américains n'étaient plus qu'à quelques kilomètres. Elle a été évacuée du 1er au 3 septembre 1944. Les nazis ont emmené ce qu'ils pouvaient laissant toutefois sur place des machines outils et des pièces de production diverses, et exécutant au passage de nombreux détenus, ceux qui étaient originaires de PEENEMÜNDE et tous les juifs, dont ils laissent les cadavres sur place. Les autres étaient envoyés soit à BUCHENWALD ou à DORA, ou dans l'ancienne mine d'asphalte à HOLZMINDEN sur la WESER qui reçut le nom de "HECHT", ou s'installait à présent la société "MINETTE GmbH". Il était prévu de faire sauter l'usine avec 500kg de poudre, mais apparemment, rien ne se produira. Les américains, à leur arrivée, raflèrent les quelques documents laissés par les allemands et la population qui ne possédait pas grand-chose en ces temps difficiles, récupéra tous les matériaux qu'elle pouvait, tel le bois qui pouvait leur servir de chauffage."



Quelques liens pour mieux connaître la camp de Thil

Pour les visites il faut s'adresser à la Mairie du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h30 à 17h30.

Localisation du mémorial du camp de concentration de Thil (54) :

 

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