Le comité national de l’agriculture biologique a autorisé ce jeudi 11 juillet 2019 l’utilisation du chauffage des serres en agriculture bio mais, leurs fruits et légumes ne pourront plus être commercialisés entre décembre et avril.
Dans la serre de Florence Henry, maraîchère bio à Remoiville dans la Meuse, beaucoup de tomates sont encore vertes et c'est tout à fait normal pour un 11 juillet . Ici, des fruits et légumes bio poussent depuis 20 ans et il est hors de question pour la cultivatrice de chauffer les serres. Il faut respecter les saisons et les cycles naturels, c'est la philosophie même du bio.
prévient Florence Henry.On va avoir des produits qui vont mûrir ou démarrer sans soleil donc sans aucune saveur contrairement à tout ce que l’on produit aujourd’hui en bio.
Le risque, c'est l'industrialisation du bio. Le chauffage dans les serres doit aider à augmenter la production française. Les fruits et légumes seront disponibles quelques semaines plus tôt dans les supermarchés.
Déclare pour sa part Céline Maginot, présidente de la FDSEA 55.On veut encore en France, se mettre une barrière de plus par rapport au chauffage et se restreindre. De toutes façons, les consommateurs achèteront du bio d’Espagne ou d’ailleurs si ils ne trouvent pas de bio français au moment où ils ont envie de manger des tomates ou d’autres légumes en début de printemps.
Le règlement européen prévoit que la production biologique doit respecter les cycles naturels des saisons et faire une utilisation responsable de l'énergie.
La demande citoyenne est contradictoire. Les consommateurs veulent du bio, et en même temps, ils veulent manger des fraises et des tomates toute l'année. Mission impossible.