Après les masques, ce qui manque le plus dans les EHPAD ce sont les surblouses pour protéger le personnel soignant. A Ligny-en-Barrois (Meuse) une dizaine de couturières se sont portées volontaires pour assembler ces vêtements à partir d'anciennes chemises et de vieux draps.
Toutes les initiatives sont bonnes à prendre pour protéger le personnel soignant, et même celles qui font appel au système D.
A Ligny-en-Barrois (Meuse) l'Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) compte 152 résidents. Une vingtaine d'entre-eux présentent des symptômes du Covid 19, et une dizaine de soignants sont arrêtés pour les mêmes raisons.
Aussi la priorité est-elle de protéger le personnel qui oeuvre au quotidien. Mais après les masques, qui sont désormais arrivés en nombre dans les établissements de la Meuse, il manque cruellement de surblouses. "Dans certains EHPAD d'Alsace les personnels en ont même confectionné avec des sacs poubelle tellement il est impossible d'en trouver" nous a confié le directeur de l'EHPAD de Ligny-en-Barrois, Daniel Sainte-Croix.
C'est dans ce contexte qu'il a lancé un défi à son personnel en utilisant un stock de chemises ouvertes. "Ces chemises servaient à changer les résidents quand ils étaient alités. J'ai demandé à notre lingère Laurence Weber si elle pouvait nous confectionner des surblouses en ajoutant des manches aux chemises. Le prototype était prêt en deux heures".
Un modèle unique et écologique
La surblouse imaginée par Laurence Weber est constituée d'une chemise fendue sur l'arrière mais qui comportait des manches 3/4, trop courtes pour son nouvel usage.
"J'ai imaginé rallonger les manches - qui étaient d'ailleurs trop larges - avec de nouvelles manches découpées dans des draps" nous explique la lingère de l'EHPAD. "Les chemises et les draps avaient été conservés dans l'éventualité d'un plan bleu ou d'une épidémie. Ce stock appartenait à l'établissement avant ce celui-ci passe en location pour le linge plat".
La surblouse est également équipée d'élastiques aux poignets. "Nous avions des rouleaux d'élastiques en stock qui ont tout de suite servi"
Non seulement ces surblouses vont permettre de protéger le personnel soignant, mais en plus elles vont servir plusieurs fois. "L'objectif c'est de fabriquer un double jeu de surblouses, environ une centaine, que l'on puisse laver. Car à soixante degrés le virus ne résiste pas. Nous avons même trouvé une bénévole pour nous aider pour la lessive" explique le directeur de l'EHPAD.
Pour Laurence Weber il y a aussi un aspect écologique dans la démarche. "Laver ces surblouses évite de jeter tous les surblouses à usage unique que nous avions jusqu'alors"
Il faut compter environ trois quarts d'heure pour assembler les manches et les monter sur la chemise fendue. "Notre objectif initial était d'en produire quatre-vingt, mais je ne pouvais pas faire cela toute seule". C'est ainsi que Laurence Weber a lancé un appel à l'aide sur Facebook. Appel auquel ont répondu plusieurs couturières des environs.