Il n'y a pas que les blouses blanches des hôpitaux qui sont en colère. Les infirmiers libéraux ont des revendications similaires : surcharge de travail et manque de reconnaissance de la collectivité. Ils et elles ont pourtant un rôle irremplaçable, en particulier dans les campagnes.
Lisle-en-Rigault (Meuse)
La maison de santé, toute neuve, a été construite à la sortie du village. Elle regoupe cabinets médicaux, kiné, diététicienne... et infirmiers.Mais l'essentiel du travail est ailleurs. En dehors des permanences au cabinet, Gilles passe son temps sur les routes. Un travail "à l'ancienne" qui n'est pas prêt de disparaître : la tendance au contraire, c'est le maintien à domicile. Mieux pour le patient, c'est vrai. Plus économique pour la Sécu, c'est certain. Mais cela revient à confier aux professionnels de terrains des soins de plus en plus lourds. Et pas forcément reconnus :
Gilles dit ça en rigolant. Il aime son métier, et ne rechigne pas à travailler dix ou douze heures par jour. Mais le "sacerdoce", ça va bien. Son syndicat, le Sniil, a écrit à la ministre Marisol Touraine pour demander plus de "considération" pour les 116800 libéraux, "professionnels, diplômés, chefs d'entreprises et responsables".La nomenclature des actes infirmiers prévoit encore les saignées... ou la pose de ventouses ! Mais rien pour la sonde urinaire que j'ai retirée l'autre jour.
Un exemple ? la vaccination grippale, qui bat son plein en ce moment. Pour calmer les pharmaciens, qui ont leurs propres revendications, le ministère envisage de les autoriser à pratiquer ce vaccin dans leurs officines. "On déshabille Pierre pour habiller Paul" râle Gilles.
Le Sniil s'est associé à la mobilisation infirmière de ce mardi... mais comme Gilles, la plupart des adhérents étaient malgré tout au travail.
Nous avons suivi l'infirmier en tournée :
Tournée dans l'Est meusien
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