Verdun s'offre un quatre étoiles

A une semaine des commémorations du centenaire, l'offre touristique s'étoffe : la ville vient d'inaugurer son premier quatre étoiles, L'ancien mess des officiers a été transformé en hôtel de luxe.

Le général Pétain, alors qu'il commandait le front de Verdun, s'est-il accordé le repos du guerrier dans ces murs ? C'est plus que probable. L'épouse de l'ambassadeur d'Italie, venue soutenir la France, y a également séjourné en pleine bataille.
Vaste bâtisse de pierres et de briques en bord de Meuse, le mess des officiers a été construit entre 1891 et 1893 dans le style classique typique des bâtiments publics de cette époque.

Sur pilotis

C'était un cadeau des entrepreneurs du coin aux autorités militaires en remerciement du vaste chantier des fortifications de la ville, entrepris dès 1873 par le général Séré de Rivières, qui avait fait la richesse du BTP local. Edifié sur les berges de la Meuse, le bâtiment est entièrement construit sur pilotis. En 1947, il a résisté à une crue historique de la Meuse.
Et ce sont des investisseurs meusiens qui ont racheté le bâtiment de 2000 m², fin 2014. Désaffecté par l'armée, le mess avait été racheté par la ville qui l'a revendu à peu près au même prix : un millions d'euros. Les investisseurs ont dû y ajouter 5 millions pour les travaux, menés en un temps record. Il fallait ouvrir pour le centenaire. Dès avant l'ouverture, les réservations allaient bon train. En cette semaine de commémoration du centenaire, il est difficile de trouver une chambre à Verdun. Les Jardins du Mess, avec ses 45 chambres, offre une prestation jusqu'alors inexistante dans la ville. De même le restaurant gastronomique tenu par Marc Spitz.

Et après ?

Sur la durée, le pari est tout de même audacieux. Certes, le tourisme de mémoire va continuer d'attirer sur Verdun une clientèle internationale, y compris des riches, après la bataille du centenaire. Mais tenir 365 jours par an, c'est une autre affaire. L'an dernier, le Coq Hardi, hôtel-restaurant emblématique de la ville, déposait son bilan. Il faudra du talent aux propriétaires du nouveau palace pour le faire vivre.