Les Jeunes agriculteurs de Moselle ont mené des actions, dans la nuit de mardi à mercredi 23 octobre. Ils ont ciblé plusieurs radars, estimant que le gouvernement n'a pas répondu à leurs exigences. En parallèle, la région Grand Est annonce une aide de 9,5 millions d'euros pour soutenir les agriculteurs.
C'est "le premier acte d’une nouvelle série d’actions dans tout le département", indiquent les Jeunes agriculteurs de Moselle. Dans la nuit du mardi 22 octobre au mercredi 23 octobre 2024, ils ont bâché plusieurs radars sur différentes routes du département. Des pneus ont aussi été déversés, et quelques inscriptions marquées sur des panneaux de signalisation.
Plusieurs agriculteurs se sont mobilisés, notamment dans les secteurs de Thionville, Bitche, Sarrebourg, Rémilly ou encore Sierck-les-Bains (Moselle). Ils entendent marquer leur colère, s'estimant délaissés par l'État.
Une colère après l'absence d'évolution
"Le gouvernement n'a toujours pas tiré les leçons de ces actions", se plaignent-ils dans un communiqué. Une allusion aux manifestations et mobilisations menées en début d'année, dans le département et partout en France.
"Nos revendications sont les mêmes qu'au début du printemps, sauf que là, nous avons passé une année plus que catastrophique. Autant la situation climatique, que la moisson, qui n'a jamais été comme ça depuis 40 ans, mais aussi la situation sanitaire. La fièvre catarrhale ovine décime nos troupeaux. Et côté économique, on a pu voir une baisse de production du lait allant de 20 à 60%, dans certains élevages", s'indigne Marc Bodo, secrétaire général des Jeunes agriculteurs de Moselle.
Une aide d'urgence de 9,5 millions d'euros de la région Grand Est
Des actions qui se produisent quelques heures avant l'annonce de la région Grand Est qui indique débloquer une aide d'urgence de 9,5 millions d'euros. C'est ce que vient d'annoncer, ce mercredi, son président Franck Leroy, lors du salon Agrimax Grand Est qui se tient à Metz (Moselle). Objectif : "soutenir ses agriculteurs face aux crises climatiques et sanitaires."
Cette aide comprend un "fonds d'urgence de 6,9 millions d'euros", versé en décembre prochain. Ce dispositif doit concerner "1 380 agriculteurs". Elle représente "un montant forfaitaire de 5 000 euros par exploitation", d'après la région.
S'ajoute à cela un "fonds de garantie bancaire de 2,5 millions d'euros", qui doit alléger "le poids des garanties personnelles exigées pour accéder aux crédits nécessaires au développement et à la diversification des exploitations". La région ajoute enfin allouer une "enveloppe de 100 000 euros" pour contrer les conséquences de la fièvre catarrhale bovine (FCO).
Une aide suffisante ?
L'annonce du dispositif d'aide d'urgence régional ne calme pas vraiment la colère du président des Jeunes agriculteurs de Moselle. "Le fonds de garantie bancaire n'est pas une dépense, c'est une garantie. Ces 2,5 millions d'euros couvriront peut-être une partie des prêts. Qui veut s'engager aujourd'hui dans un nouveau prêt, alors qu'il y en a déjà en cours ? Et qui sera capable de le rembourser ? Ce qu'on aurait aimé, ce sont des aides structurelles, pour nous aider à avoir du revenu et vivre de notre métier", ajoute Marc Bodo.
Pour l'heure, les Jeunes agriculteurs de Moselle indiquent d'ores et déjà prévoir d'autres actions, s'ils ne sont pas entendus. Elles iront "crescendo jusqu’à une mobilisation d’ampleur qui durera aussi longtemps que nécessaire".