Précipitations, pluies et froid provoquent des dégâts importants parmi les couples de cigognes en Moselle en ce mois de mai 2024. Les décès des cigogneaux se multiplient. Conséquence, la population va baisser en raison de la disparition des petits.
La météo ne fait pas que des dégâts au sol et parmi la population. En Moselle, la pluie et le mauvais temps qui se sont abattus en ce mois de mai 2024 ont aussi eu des conséquences dramatiques sur les communautés de cigognes.
À Sarralbe, le village où l'on célèbre l'oiseau échassier et où depuis de nombreuses années, plusieurs dizaines de couples de cigognes se sont installées, il est possible de suivre le quotidien d'une famille installée sur du toit de la Mairie grâce à une webcam : Maurice et Mélodie.
La saison avait pourtant bien démarré. Fin avril, le couple avait donné naissance à six cigogneaux en parfaite santé. Mais aujourd'hui, il n'en reste plus que deux, les quatre autres sont morts de froid à cause des fortes pluies. "Le poussin est tout mouillé et il ne peut pas se réchauffer" explique Dominique Klein, le "Monsieur cigogne" qui partage sa passion sur son compte, "les adultes arrivent, se couchent sur le cigogneau, mais eux aussi sont tout mouillés. Conséquence : le cigogneau meurt de froid. Il a moins d'un mois et il est incapable de gérer sa température lui-même. Il a besoin de l'aide des adultes".
La population va baisser d'ici à trois ans
La commune de Sarralbe compte une soixantaine de couples avec en moyenne trois cigogneaux par nid à cette période de l'année. Avec le froid et la pluie qui ont duré, plus de la moitié des nouveau-nés de Sarralbe ont péri. "Ce sera une mauvaise année pour la reproduction" poursuit le spécialiste, "il faut savoir que les cigognes se reproduisent à l'âge de trois ans. Dans trois ans, on aura donc très peu de couples et de nouvelles installations en raison de la disparition de petits cette année".
Dans trois ans, on aura très peu de couples et de nouvelles installations en raison de la disparition de petits cette année
Dominique Klein, spécialiste des cigognes
Si tous les cigogneaux sont morts, les parents abandonnent leur nid. Ils partent alors à la recherche d'un nouveau foyer qu'ils tentent de dérober aux autres cigognes, on appelle ça "le syndrome du nid vide". "On va assister dans les jours à venir à des bagarres. Les cigognes qui ont perdu leurs cigogneaux vont essayer de s'approprier un nouveau nid. S'il y a des petits, ils les tuent, car ce qui les intéresse, c'est le nid".
Autour de Sarralbe, de nombreux villages ont également constaté le même phénomène : la majorité des cigogneaux n'a malheureusement pas survécu.