Depuis le 1er janvier 2020, il est interdit de commercialiser des objets en plastique à usages uniques, comme les pailles. Un Mosellan a cherché une alternative. Et l'a dénichée en Italie : des pailles en pâtes ! C'est déjà écolo mais en plus, avec l'argent récolté, il veut sauver les tortues.
Depuis le 1er janvier 2020, la commercialisation des objets à usage unique en plastique est interdite. Parmi ces objets les coton-tiges mais aussi les pailles. On voit apparaître des produits de substitution, réutilisables ou biodégradables, les intitiatives ne manquent pas.
Philippe Rateau, originaire de Diebling en Moselle, a eu l'idée de commercialiser des pailles en pâtes
alimentaires.
Il n'a rien inventé, Philippe, il sait que de gros producteurs de pâtes sont déjà sur le coup. Il sait aussi que des variantes à la paille-pâte alimentaire existent. Mais il l'a constaté lors d'un voyage au Mexique, sur les bars de bord de mer, tous les touristes étrangers demandent des pailles pour leurs coktails. Or, le Mexique est en avance sur nous. Là-bas, les pailles en plastique sont déjà interdites. Et les clients repartent bredouilles, condamnés à siroter leurs mojitos à même le verre.
À son retour en France, il se renseigne pour trouver les alternatives aux pailles en plastique. Il fait quelque recherches et rejette les pailles en noyaux d'avocats qui se dégradent trop vite à la chaleur. Pour les plages en été c'est pas top !
Il jette alors son dévolu sur les pailles en pâte et trouve un fournisseur italien de macaronis épais.
Si le projet de Philippe Rateau n'était qu'un projet commercial, dans l'air du temps, il n'y aurait probablement pas matière à s'en faire le relais. Certes, son premier objectif est d'écouler les 150 000 pailles qu'il a achetées. Mais son réel projet c'est de participer activement au nettoyage des océans.
La mer comme affaire de famille
S'il habite depuis longtemps en Lorraine, à Diebling, Philippe Rateau est originaire de Perros-Guirec en Bretagne. Un grand père Cap-Hornier, des parents bretons et un frère marin, malheureusement emporté par la houle.
Ses destinations de vacances le rapprochent toujours de la mer. C'est aux Iles Similan qu'il en découvre les beautés en nageant parmi les tortues et les raies manta. Il s'engage avec des bénévoles pour nettoyer les plages du plastique qu'elles contiennent. On a tous en mémoire la vidéo du sauvetage d'une tortue qui s'était enfoncé une paille dans le nez.
Révolté par ces images, l'amoureux de la mer souhaite voir la pollution plastique se réduire. D'un autre côté, fréquentant les milieux des bars et de la nuit, cela lui paraît évident il va s'attaquer à la paille en plastique. La boucle est bouclée. Sa société s'appellera "Sauve ta tortue".
Avec l'argent gagné par son entreprise auto-financée, il compte acheter un catamaran et organiser des croisières utiles. Des croisières écolo, où les touristes s'engageront comme lui à offrir quelques heures par jour à ramasser les déchets pour lutter contre la pollution des océans. Sur les plus belles plages du monde.