Denis, SDF à Metz : "j’aimerais un toit avec des roues"

Présenté par le gouvernement en septembre 2017, le dispositif Logements d'abord, permet aux sans domicile fixe (SDF) de bénéficier d'un habitat adapté à leurs demandes. Denis, 62 ans, se rend régulièrement à l’Espace Clovis de Metz, pour développer son projet de vivre dans un camion.
 

Avec son perfecto, son t-shirt Guns’N Roses, ses cheveux plaqués, Denis, 62 ans, passe tout à fait inaperçu dans la foule. Pourtant, le rockeur vit depuis plus de vingt ans dans la rue.
Cela fait trois ans qu’il s’est installé dans ce logement à ciel ouvert qu’est la ville de Metz.

Lorsqu’il raconte son histoire, il rit à chaque fin de phrase. Sûrement pour dédramatiser son quotidien.  "Je ne sais pas comment je tiens", souffle-t-il, puis dans un long silence, il regarde en l’air et pointe du doigt le ciel. Sans doute une bonne étoile.
Denis a un rêve, vivre dans un camion et voyager.

J’ai vu un monsieur qui a aménagé un vieux camion. Il avait enlevé tous les sièges et c’était une maison.
- Denis, SDF

Pour développer ce souhait, il se rend régulièrement à l’Espace Clovis de la Fondation Abbé Pierre, à Metz, opérateur du projet "Logements d’abord". Présenté en septembre 2017 par le gouvernement, ce programme offre aux personnes sans domicile fixe, un accompagnement pour trouver un logement. En compagnie de Martine Hoerner, coordinatrice sociale, à l’Espace Clovis, Denis tente de mettre en place son projet.

Un accès au logement

Grâce à des entretiens avec les personnes en demande de logement, les travailleurs sociaux notent les souhaits des SDF. "Le projet "Logements d’abord", c’est l’accès à un logement traditionnel, à une pension de famille, l’accès à un habitat adapté. Pourquoi pas un mobil-home ? Ou bien une cabane dans les bois ?" explique Martine Hoerner.

Dans les locaux de la Fondation Abbé Pierre, rue Clovis, les personnes sans domicile fixe viennent pour boire un café, prendre un petit-déjeuner ou encore se doucher. "Il n’existait pas de lieu à Metz pour accueillir les grands marginaux, des personnes qui n’ont plus aucun contact avec le tissu ou le travail social" explique Martine Hoerner.
 

Denis, quant à lui, a travaillé à Frouard (Meurthe-et-Moselle) en tant que soudeur. Après une dispute avec son patron, il se fait licencier en 1984, puis sombre lentement, jusqu’à se retrouver sans domicile. "Depuis, je dors dans des hôtels ou dans la rue", indique le SDF. À l’Espace Clovis, les gens viennent sans même décliner leur identité, tout le monde est le bienvenu. "Au départ, ils sont assez craintifs."

Au fil du temps, une relation se met en place et on peut essayer, avec eux, de reconstruire quelque chose.
- Martine Hoerner, coordinatrice sociale

Lors d’une rencontre, Denis explique à Martine son souhait de vivre dans un camion. Le problème, c’est qu’il n’a pas le permis. Pour autant, la coordinatrice sociale le rassure : "On peut travailler sur ce projet. Je ne t’imagine pas dans un logement HML", Denis en rigole et acquiesce. 
Mais pour le moment, Denis va de foyer en foyer, de banc en banc. Le camion attendra
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