Le projet d’installation d’une centrale photovoltaïque en plein champ entre Ars-Laquenexy et Jury en Moselle a fait réagir les associations de défense de l’environnement. 26 d'entre elles ont écrit à la ministre de la transition écologique pour dénoncer un projet dangereux pour la biodiversité.
Le terrain n’est pas encore acheté que le projet des communes de Jury et d’Ars-Laquenexy en Moselle fait déjà des remous. Les deux municipalités souhaitent acquérir un terrain de l’armée de 150 ha, l'ancien fort militaire de la Marne, pour y installer une centrale photovoltaïque avec la société Energreen, une filiale de l'UEM, fournisseur d'énergie de la ville de Metz.
Un projet qui s'inscrit dans le plan Place au soleil, qui vise à développer l'énergie solaire dans l'hexagone.
On n’est pas là pour tout raser et tout passer au round up
Dominique Strébly, maire d’Ars-Laquenexy
"Nous n’en sommes qu’à la phase de négociation avec l’armée, notre objectif c’est de rentabiliser nos espaces oui mais on est conscient, on n’est pas là pour tout raser et tout passer au round up" explique pour sa part Dominique Strébly le maire d’Ars-Laquenexy.
Pour l’édile les feux semblent être au vert mais il faut voir si le projet est viable, plusieurs études faunistiques et floristiques devraient d'ailleurs commencer au printemps.
Un projet dangereux pour la biodiversité
Pas question d’attendre les études pour réagir pour 26 associations de défense de l’environnement qui jugent ce projet néfaste pour la biodiversité.
Pourquoi choisir un endroit où il y a de la vie, on a assez de toitures et de friches industrielles pour ça
Patrick Klein, président de l'association Air Vigilance
"Ce projet n'a aucun sens, il va à l'encontre de tout ce qu'on défend" s'insurge Patrick Klein président de l'association Air Vigilance à l'origine de la lettre destinée à la ministre de la transition écologique. "On se bat contre l'emprise urbaine avec la diminution des espaces naturels, et là on voudrait installer des panneaux photovoltaïques en plein champ, on a pourtant assez de toitures et de friches industrielles pour ça, je ne comprend pas pourquoi on choisit un endroit où il y a de la vie".
Autre problème pour cet écologiste qui précise qu'il n'est pas opposé aux énergies renouvelables, le terrain, situé sur une ZNIEFF : une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
Une zone qui abrite des espèces protégées comme le sonneur à ventre jaune, un amphibien, et la chauve-souris noctule commune.
La lettre co-signée par plus de 26 associations de défense de l'environnement a été envoyée le 9 février 2022 à la ministre de la transition écologique Barbara Pompili.
En voici un extrait :
"Si pour nous, dans le cadre des économies d'énergie, le recours à l’énergie solaire constitue une orientation alternative, il s’avère inacceptable que des projets élaborés au titre de la transition écologique conduisent à détruire des forêts ou à stériliser des surfaces agricoles. De plus, à proximité du site en question existent d’immenses surfaces artificialisées facilement utilisables
pour y implanter des panneaux photovoltaïques (toitures d’entreprises et d’hypermarchés, parkings géants susceptibles d’être mobilisés après mise en place d’une couverture légère). D’autres sites militaires artificialisés, n'impactant pas ou très peu les richesses biologiques et historiques, sont par ailleurs
disponibles en région Grand Est".
Pour le maire d'Ars-Laquenexy cette polémique n'a pas lieu d'être. "Si les études montrent qu'il y a des espèces protégées nous laisserons tomber, il n'y pas lieu de s'affoler pour l'instant".
Pour les associations écologistes c'est ce projet qui n'a tout simplement pas lieu d'être, à suivre.