Pierre et Jean-Martin Niesner, agriculteurs en Moselle, ont mis au point un bio stimulant innovant à base de roche volcanique. Ce produit pourrait permettre de réduire de 25 % l’utilisation des engrais chimiques, tout en améliorant la nutrition des plantes et en offrant une solution antifongique naturelle.
Pierre Niesner et son père, Jean-Martin Niesner, agriculteurs à Rémering, un petit village de Moselle, ont développé un produit entièrement naturel nommé Fertiroc. Ce bio stimulant permet de réduire significativement l’utilisation des engrais chimiques dans l’agriculture selon eux.
“Nous avons prouvé l’efficacité de Fertiroc grâce à un processus complet de validation scientifique, terminé en juin 2024. Nous avons obtenu deux publications scientifiques validées par les pairs et une certification européenne.”
De la roche volcanique
Fertiroc utilise la zéolithe à l’état de poudre, une roche volcanique, que l’on trouve en Italie, connue pour sa structure en nid-d’abeilles. Elle a entre autres propriétés, celle d’améliorer la nutrition des plantes. C’est sous la surface du sol qu’elle entre en action. "Elle permet des échanges réversibles de cations, qui sont des ions chargés positivement. Les échanges réversibles de cations améliorent l’efficience des éléments nutritifs essentiels pour les plantes, comme l’azote, le phosphore et la potasse. Cela permet de réduire la quantité d’engrais chimiques nécessaires", nous explique Pierre Niesner.
"Elle offre aussi une solution antifongique naturelle et réduit la vulnérabilité des plantes aux champignons."
Un processus scientifique rigoureux
Le processus de validation scientifique a duré quatre ans, avec des publications dans des journaux internationaux de nutrition des plantes en décembre 2023 et juin 2024."On a reçu la certification européenne pour ce produit avec cette mention : améliore l’efficience de l’azote."
Les premiers essais en serre ont montré un doublement de l’activité enzymatique du sol "grâce à une application foliaire du bio stimulant. Ça signifie que c’est la plante qui est le moteur de la vie du sol. Avec l’énergie du soleil, elle va fabriquer des sucres. Ils vont être transmis aux micro-organismes. Le bio stimulant va favoriser l’ensemble du processus photosynthétique. Ça, c’est le premier résultat qu’on a mis en évidence. C’est l’objet de la première publication. Ce résultat a mené à un projet de deux années supplémentaires : en plein champ, cette fois, sur du blé et du maïs. Une étude qui s’est terminée en juin dernier."
Après six ans de recherche et un partenariat avec la recherche agronomique suisse, Pierre Niesner et son père ont démontré une réduction de 25 % des engrais de synthèse.
Moins cher et moins polluant
"Fertiroc" permettrait, selon Pierre Niesner, d’économiser 25 % des coûts des engrais chimiques, augmentant ainsi la marge des agriculteurs sans changer leurs pratiques courantes. Il s’applique avec n’importe quel pulvérisateur, réduisant les charges sans investissement supplémentaire. Réduire l’utilisation des engrais chimiques est crucial pour l’agriculture durable. "Les engrais chimiques représentent la principale cause d’émission de gaz à effet de serre dans l’agriculture et peuvent polluer les nappes phréatiques."
Décarbonation de l’agriculture
Passionnés depuis toujours par la science, père et fils n’ont cessé de chercher des solutions pour leur terre peu fertile. Pierre est ingénieur. Ils ont autofinancé leur projet et déposé un brevet. Ils alimentent un site internet consacré aux solutions "agro-environnementales".
Bien qu’il n’y ait pas encore de distributeur, les agriculteurs intéressés peuvent les contacter directement. Pour eux, leur produit s’inscrit dans une démarche de décarbonation de l’agriculture.