Faire réparer vos vêtements et vos chaussures coûte moins cher depuis le 7 novembre 2023. En ce mois de janvier 2024, ce dispositif national peine à s’imposer à Nancy comme à Metz.
Réparer une semelle décollée sur une chaussure ou une fermeture à glissière sur un blouson, la majorité des consommateurs n’a pas ce réflexe.
Pour inciter les Français à réparer au lieu de jeter, une aide financière est instaurée par le gouvernement depuis le 7 novembre 2023. Un bonus réparation sur le textile et les chaussures qui pour l’instant semble se mettre en place timidement.
30 % de réduction sur les réparations
Michelle B est une cliente régulière de l’atelier La Scarpa à Metz. En ce matin de janvier, elle est venue réparer une paire de chaussures de ville. Changement de talons et changement de patin. Et à sa grande surprise, elle va bénéficier d’une réduction non négligeable.
"Le montant de la facture était de 43,50 et je vais payer 28,50, c’est très bien, je n’étais pas au courant", explique la cliente.
Comme elle, la plupart des clients d’Alexandre Le Loggia ne connaissent pas ce nouveau bonus réparation sur les vêtements et les chaussures, censé inciter les Français à venir dans son atelier.
"Pour l’instant ce sont des clients réguliers, les nouveaux clients ne sont pas nombreux mais j’ai quand même un peu plus de travail que d’habitude. Grâce à ce bonus, on peut arriver à 30 % de réduction sur les réparations, en cumulant le bonus sur les patins, le bonus sur les talons et le bonus sur les coutures", précise le cordonnier qui a adhéré dès le début de la mise en place du dispositif.
Comment ça marche ?
Cette réduction est appliquée directement par l’artisan. Par exemple, on bénéficie de 8 euros de réduction pour la pose d’un patin sur les chaussures, pour une couture ou un collage.
Sur les vêtements, pour récupérer une déchirure, un trou ou un accroc, la réduction est de 7 euros. Le changement d’une doublure simple sur un habit est pris en charge à hauteur de 10 euros, pour une doublure complexe, ce sera 25 €. Plus de détails sur le site de l'organisme en charge du dispositif.
Est-ce facile de trouver un artisan ?
Cette carte répertorie les artisans de votre région. En Lorraine, la difficulté est de trouver un cordonnier ou un couturier qui adhère au dispositif. Au centre-ville de Metz, ils sont pour l’instant seulement deux cordonniers, au centre-ville de Nancy, il n’y en a qu’un seul.
Stephen Ustic est installé dans le quartier des Deux rives à Nancy depuis deux ans. Il peut être labellisé et appliquer le bonus réparation mais pour l’instant, ce n’est pas son choix.
"Pour moi, c'est assez fastidieux, ça représente un certain temps de travail, par la saisie administrative à faire concernant les réparations, et notamment les photos avant et après pour chaque réparation, et en saisissant la facture dans la base de données. En plus, il y a forcément un impact sur notre trésorerie avec un décalage de minimum 30 jours pour être remboursé par l’état, ce qui est considérable pour une petite structure", argumente le cordonnier nancéien.
Il faut savoir également que certains articles ne sont pas éligibles au bonus réparation comme la lingerie (sous-vêtements, chaussettes), les vêtements en cuir ou les vêtements techniques ou de sport (un kimono de judo, une combinaison de plongée ou des chaussures de ski).
L’objectif du bonus réparation pour le textile ou les chaussures vise 21,6 millions d’articles réparés en France d’ici 2028.