La cité mosellane était une des dernières en France à ne pas avoir de conteneurs à ordures. Les sacs poubelle étaient déposés à même le trottoir. Mais peu à peu, les bacs arrivent dans les quartiers. Comme tout changement d'habitudes, celui-ci déclenche des grincements de dents.
Eugène Poubelle, préfet de la Seine, s'était heurté à l'hostilité des Parisiens quand, en 1883, il avait imposé des " récipients munis d'un couvercle" pour y déposer les ordures ménagères. C'était compliqué, ça coûtait cher... Pour les médias de l'époque, la "poubelle" (rapidement baptisée) finirait bientôt dans les... poubelles de l'histoire !
Cent trente ans plus tard, la ville de Metz a décidé de s'y mettre. Les bacs à ordures ont déjà été installés dans les communes et quartiers périphériques (Woippy, Montigny-lès-Metz, Magny, la Grange-au-Bois...). Mais en s'approchant du centre-ville, on rentre dans le dur. Vieux immeubles collectifs, rues étroites, pas questions ici de mettre une poubelle par foyer ni même par entrée. Les bacs n'entrent pas dans les couloirs. D'où la création de points de regroupement, placés là où c'est possible.
Dans le quartier Outre-Seille, très dense, chaque mètre carré compte. Les habitants ne voient pas d'un bon oeil ces bacs qui prennent places de parking ou morceaux de trottoirs.
Certains proposent des conteneurs enterrés. Mais cette solution coûte vingt fois plus cher, quand elle est techniquement possible. Ce qui n'est pas toujours le cas en raison des réseaux enfouis en sous-sol. D'autres s'accomoderaient du statu quo : sacs plastiques entassés au coin de la rue, parfois éventrés par chiens et chats...
Les Messins vont devoir s'y faire : en 2017, la totalité de la ville (y compris l'hypercentre) sera passée au bac à ordures.