La société Est-Imprimerie de Moulins-lès-Metz a été appelée pour imprimer 100 millions de bulletins de vote, de quatre partis politiques, pour les prochaines élections européennes. Les impressions ont débuté lundi dernier et doivent se terminer ce lundi 13 mai.
 

À l'ère du numérique, on aurait presque oublié cette odeur si reconnaissable de l'encre fraîche posée sur le papier. Dans les grands hangars d’Est-Imprimerie, à Moulins-lès-Metz, il faut parler fort pour se faire entendre et porter des bouchons d’oreilles tant les rotatives des imprimantes font un vacarme assourdissant.

Elles tournent 24h/24 et 7j/7 et ça n’est pas la dernière commande qui les fera s’arrêter. Depuis lundi 6 mai, l’entreprise doit imprimer 100 millions de bulletins de vote, pour quatre partis politiques différents, pour les prochaines élections européennes, qui se tiendront les 25 et 26 mai prochain. Le délai est très court, puisque les papiers de propagande doivent être envoyés avant le lundi 13 mai. 
"Ici, on fait tout de A à Z" explique Christophe Chiappini, directeur d'Est-Imprimerie. En effet, avant d’être imprimé, le papier arrive brut, puis par la suite, les différents bulletins de vote sont mis aux couleurs des partis politiques. Ils sont enfin empaquetés puis envoyés dans les différentes préfectures de France.

Des chiffres impressionnants

Pour aller au plus vite, la société d’imprimerie a séparé le lot entre deux sites de l'entreprise : le siège social à Compiègne (dans l'Oise) et Moulins-lès-Metz. Au total, elles vont produire, à elles deux, 200 millions de bulletins de vote. Ce sont les candidats des différents partis qui choisissent leur imprimeur, en fonction du prix notamment. 

Au début, le papier arrive sous la forme d’un rouleau comme ces grosses meules de foin que l'on voit l'été dans les champs. D’ailleurs, à certains endroits, l’imprimerie a un petit côté champêtre. "Pour 200 millions de bulletins, nous allons utiliser près de 1.100 tonnes de papier", indique Christophe Chiappini. Il en va de même pour l’encre, "on est sur plusieurs tonnes".
Les rotors ne s’arrêtent pas, le papier défile à une allure stroboscopique. "Ici, on ne parle pas en kilomètre/heure, mais en exemplaire. Au total, les rotors vont produire 320.000 exemplaires par heure, en faisant huit pauses pour éviter la surchauffe", explique l'entrepreneur qui hausse sa voix pour se faire entendre.

Ensuite, les bulletins sont coupés, puis suivent un parcours bien défini. Enfin, ils sont placés en tas et un salarié vient les poser sur une palette. Plus de 230.000 bulletins viendront recouvrir celle-ci,. Elle sera alors conditionnée avec un plastique et dirigée vers un camion pour être transportée dans les mairies.
Lorsque viendra le temps de voter, vous saurez ainsi d’où proviennent vos bulletins.
 
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