Eloïse Gross et son père Georges sont maraîchers à Pange (Moselle). En 2018 la jeune femme lance un compte Instragram pour raconter ses longues journées entre plantations et récoltes. Deux ans après plus de 2.000 abonnés suivent ce quotidien connecté à la terre.
La ferme de Domangeville est une ancienne bâtisse entourée de murs à la sortie du village de Pange en Moselle. En 2001 Georges Gross quitte son travail de comptable pour acheter le lieu et se lance dans l’élevage puis dans le maraîchage sous l’impulsion de sa fille cadette Eloïse.
Tout commence un été
Il y a six ans Eloïse Gross et sa soeur Ilona décident de cultiver des légumes pour les vendre, un moyen de gagner de l’argent de poche. Le boulot d’été devient rapidement l’activité principale de la ferme, Eloïse et son père abandonnent l’élevage pour la culture de légumes biologiques."A 16 ans j’ai arrêté l’école pour travailler avec mon père, j’aimais déjà cette manière de vivre au rythme de la nature", raconte Eloïse Gross.
Une vie pas ordinaire
Eloïse n’a pas la vie classique d’une adolescente, son quotidien est rythmé par les saisons et elle raconte que son jardin lui manque lorsqu’elle prend des jours de vacances."C’est un métier que j’adore même si les journées sont longues. On commence à 5H30 et parfois on termine l’arrosage à 21H30 mais on a la satisfaction de voir nos légumes sortir de terre", raconte la jeune femme en montant sur son tracteur et elle ajoute en riant " parfois mes copines ne comprennent pas pourquoi je ne sors pas le soir, alors je les invite à venir désherber".
Parfois mes copines ne comprennent pas pourquoi je ne sors pas le soir, alors je les invite à venir désherber.
Instagram et légumes
En 2018, Eloïse crée le compte Instagram La Ferme de Domangeville pour raconter le quotidien dans son jardin. Au début elle pensait ne pas intéresser les gens avec ses photos de tracteurs ou de salades "pourtant je suis vite passée de quelques dizaines d’abonnés à plusieurs centaines. Je voulais montrer que les légumes ça poussent pas tout seuls, c'est beaucoup de travail toute l'année, surtout en agriculture biologique".Et puis en mars 2020, la pandémie de COVID-19 et le confinement bloquent tout. "Nous avions préparé 15.000 plants de tomates pour les marchés, alors j’ai lancé un appel via Instagram. Le message a été partagé plus de 400 fois, on a tout vendu en quelques jours".Je voulais montrer que les légumes ça pousse pas tout seul.
En deux semaines la famille s'organise et trouve d’autres circuits de distribution pour écouler ses légumes : la vente directe, le café fox à Metz ou le drive fermier de Moselle.
La ferme réussit à passer le cap du confinement en restant connectée à sa clientèle via le compte Instagram qui dépasse les 2.000 abonnés.
Si Eloïse Gross a les pieds bien enracinés dans son jardin, elle se permet aussi de rêver et d'ajouter "si une marque pouvait nous choisir pour la représenter sur Instagram, ce serait génial", le message est passé.