Municipales 2020 : pour qui vont voter les éliminés du premier tour à Metz

Durant le confinement, la campagne ne s'est pas arrêtée à Metz avec beaucoup de manoeuvres en coulisses et des fortunes diverses pour les trois finalistes, François Grosdidier, Xavier Bouvet et Françoise Grolet. Les électeurs y voient sans doute plus clair mais il reste encore des incertitudes.

 

Pour la candidate du Rassemblement National, les choses semblent entendues. Sans surprise, Françoise Grolet s'est qualifiée (dans la douleur) pour le second tour mais ça s'arrête là. Le fameux “plafond de verre” est une nouvelle fois atteint et malgré la venue à Metz de Marine Le Pen en février dernier pour booster sa campagne, Françoise Grolet aura bien sa place au conseil municipal, mais toujours dans l'opposition, malgré d'énormes ambitions manifestées en début de campagne.

La dynamique selon François Grosdidier

François Grosdider, lui, a réussi à fédérer et il n'a cessé durant le confinement d'engranger sur le plan comptable. Avant la clôture des listes pour le second tour, le candidat Les Républicains qui a viré en tête (29.76%), a annoncé qu'il fusionnait sa liste avec celle de Béatrice Agamennone

La candidate divers-centre, ancienne référente LREM en Moselle, était arrivée en cinquième position au premier tour. Ses 6,19% lui permettaient de négocier avec les listes qualifiées. Son choix s'est porté sur François Grosdidier pour une alliance qualifiée de "naturelle et évidente" selon les deux candidats. Mais la nouvelle a surpris beaucoup de monde, y compris des membres de sa liste.

A cette prise, le sénateur de Moselle a ajouté le candidat divers droite Emmanuel Lebeau qui lui apporte son soutien. Cela représente "hypothétiquement" 4,93% de plus pour François Grosdidier. Même s'il faut rester très réservé sur ces reports et ces additions de voix, cela procure surtout au candidat LR l'idée que la dynamique est de son côté. "Pendant que j'avance, les autres stagnent", c'est en quelque sorte le message que François Grosdider envoie clairement aux électeurs.

Peu d'ouverture à gauche

A gauche, Xavier Bouvet avec ses 24,98%, a étonné et surpris beaucoup de monde, y compris dans son propre camp. Parti comme un inconnu dans cette campagne avec l'étiquette Europe Ecologie-Les Verts et soutenu par le maire sortant Dominique Gros (PS), il a réussi à fédérer autour d'un projet le Parti socialiste, le Parti communiste, les Radicaux de gauche et Génération.s. Pas mal pour un débutant qui a retrouvé face à lui au premier tour Thomas Scuderi. L'ancien adjoint au maire chargé de la citoyenneté et de la démocratie participative a lui aussi bâti une liste divers gauche mais il a rencontré beaucoup moins de succès même si son score reste très intéressant (6,14%). Après réflexion, Thomas Scuderi a décidé d'apporter un soutien “sans réserve et sans ambiguïté” à Xavier Bouvet.

Mais les Graoully insoumis, issus de la scission des Insoumis messins et soutiens de la liste de Thomas Scuderi, ont fait savoir qu’ils ne défendraient aucune des trois listes en lice au second tour. Le report de voix est loin d'être une science exacte.

Positionnement et incertitudes

Sans surprise, Jean-Hughes Nyalendo de LFI (2,30%) et Mario Rinaldi de Lutte Ouvrière (1,14%) ont indiqué ne pas soutenir l’un ou l’autre des candidats.

Dans un communiqué, le candidat LREM Richard Lioger (7,16%) a clarifié sa position. "On pouvait s’attendre en 2020- le Maire ne se représentant pas- à une clarification des débats. Ce fut tout le contraire qui arriva. Le Maire décida au cours des primaires de lâcher le Parti socialiste en refusant de soutenir un candidat à sa succession (ce qui aboutit à mettre encore plus hors jeu le parti dont il est membre depuis 1971) et, dans la foulée, choisit de soutenir une liste très à gauche, aux antipodes de la politique d’alliance centriste qu’il avait menée pendant ses deux mandats. Cette liste venant d’obtenir le soutien à peine voilé de l’ancien poulain du leader de la droite... Du coté de la droite : pas mieux ! Le candidat qui a siphonné le parti d’extrême droite avec une campagne très sécuritaire, va faire son marché du coté des pseudo centristes opportunistes en négociant, in fine, le soutien du dernier président socialiste de région , lui-même dans un premier temps rallié à « En Marche » puis ayant pris ses distances avec ce mouvement... Je ne sais pas ce que sera le résultat dimanche soir, mais la simple description de la situation actuelle héritière de 50 ans de politique messine nous conforte avec la grande majorité  de ceux qui qui ont participé à notre campagne qui fut claire, argumentée sans compromission, à ne pas donner de consignes de vote, dans ce qui ressemble de plus en plus à un marigot politique...tout en étant de plus, il faut bien l’avouer, de plus en plus inquiets sur l’avenir de notre belle ville." Pas de consignes de vote donc pour Richard Lioger. Certains de ses colistiers comme Laurent Federspiel appellent à soutenir François Grosdider. D'autres comme l'adjoint à la culture et au patrimoine Hacène Lekadir, appellent dimanche 28 juin à voter pour Xavier Bouvet et la liste Unis pour Metz.

L'autre clarification, c'est Jérémy Aldrin. Le candidat divers droite qui a obtenu 5,60% mais dans un communiqué de presse précise ne "donner aucune consigne de vote", les voix de ses électeurs ne lui appartenant pas. Jérémy Aldrin ajoute que ses colistiers sont "libres de leurs choix et préférences personnelles". Seul indice, il souhaite "un maire digne et vertueux", incarnant le "renouvellement." En clair et après avoir lu entre les ignes, Jérémy Aldrin votera Xavier Bouvet.

A Metz, le taux de participation était très faible pour le premier tour : 31,43%.

 

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