A Bousse (Moselle), le kung-fu rencontre un incroyable succès. Avec 250 adhérents pour 3000 habitants seulement, la commune accueille ce qui est devenu le plus gros club de la Lorraine. Alors comment expliquer cette réussite phénoménale ?
En France, le kung-fu est pratiqué par plus de 20.000 personnes mais à Bousse en Moselle, plus que partout ailleurs, le kung-fu est devenu roi. Dans cette commune de 3.000 âmes, le dojo du village est devenu le plus grand club de Lorraine en quelques années seulement. Les cours d'arts martiaux y sont pris d'assaut à tel point que les entraîneurs doivent désormais refuser les nouvelles adhésions. Comment expliquer un tel engouement pour ce sport de combat chinois, dans cette petite bourgade de l'Est de la France ?
Un reportage à découvrir en intégralité dans l'émission Sports d'ici, tous les samedis à midi sur France 3 et en replay sur france.tv.
Les cours de kung-fu pris d'assaut
Dans le petit dojo de Bousse, il ne reste plus beaucoup de place sur le tatami. Créé en 2016, le Wuxing Kung Fu a connu un succès fulgurant, si bien qu'il réunit désormais près de 250 licenciés. Au point d'en faire le plus grand club de Lorraine. Un nombre d'adhérents impressionnant pour la petite commune qui ne compte que 3.000 habitants.
Dans le village, l'engouement est si fort que les entraîneurs sont contraints de mettre sur liste d'attente pendant plus d'un an les jeunes qui voudraient débuter la pratique. "Vous pouvez le voir, dans ce cours il n'y a quasiment aucune ceinture blanche, ou peut-être une ou deux, explique Aurélien Meyer, président du Wuxing Kung-Fu. On n'a pas de débutants parce qu'on ne peut pas les prendre. On ne manque pas de monde, donc à un moment il faut qu'on limite pour la qualité de l'enseignement."
Les entraîneurs Joy et Aurélien enseignent le kung-fu à toutes les tranches d'âge, des enfants de trois ans jusqu'aux adultes et aux séniors. Chaque cours réunit 30 personnes. Des groupes importants attirés par la singularité de la discipline : "Ce sont mes enfants qui ont commencé le kung-fu, raconte une maman, ça remonte à l'époque de 'Kung Fu Panda'. Moi, je trouvais ça vraiment chouette, et à force de les regarder faire, un jour j'ai mis le pied sur le tatami et maintenant c'est à mon tour de pratiquer."
L'amour de ce sport de combat chinois semble donc être très communicatif : "Je pense que ça vient surtout d'Aurélien, de Matthieu et de Joy, qui ont su communiquer leur passion, leur enthousiasme", explique un adhérent. Un autre ajoute : "Il y a une cohésion, et même si on n'est pas bon, il n'y a jamais de moquerie. On essaie de se tirer vers le haut." À travers sa pédagogie, son ambiance et son originalité, le club de Bousse a su fidéliser ses adeptes au point de devoir bientôt pousser les murs du dojo.
Pourquoi le kung-fu plaît-il autant ?
Si la discipline attire particulièrement, ce n'est pas uniquement par mimétisme. Cet art martial chinois comporte de nombreuses qualités : c'est un sport complet et ouvert à toutes les générations confondues, qui travaille la souplesse, apprend à étirer le corps et à le gainer. Le kung-fu travaille aussi l'esprit, le développement psychologique, c'est un véritable art de vivre à lui tout seul.
"On peut développer le corps au maximum, explique Joy Meyer, présidente du Wuxing Kung-Fu. On inculque des valeurs morales propres aux arts martiaux et propres à notre école. Je pense que les élèves se sentent bien chez nous et reprennent peut-être confiance en eux, se sentent bien dans leur corps, dans leur peau, et donc se sentent bien dans leur vie de tous les jours."
La flexibilité et l'adaptabilité de la pratique sont aussi des caractéristiques qui plaisent aux pratiquants, chacun peut y trouver son compte, s'orienter vers l'aspect de ce sport de combat qui l'intéresse le plus : "On dit qu'il y a autant de kung-fu que de personnes, confirme Aurélien Meyer. Donc l'idée, c'est de trouver ce qui plaît à la personne et ce qui va lui permettre de s'exprimer, de s'épanouir. Ce qui fait que quelqu'un qui est complètement attiré par l'aspect martial, combatif, et bien on va pousser cet aspect-là. Mais pour celui qui n'a pas envie de ça, on va appuyer sur l'aspect esthétique, artistique, développement du corps, acrobatique."
Et ce n'est pas les enfants qui diront que cette pratique sportive leur déplaît : "J'aime bien le fait de faire des roues, de la souplesse du pont, plein de trucs comme ça." explique une jeune adhérente. Une autre conclut : "J'aime la motivation de Joy, la perfection pendant des années et le travail qu'on doit se donner pour se perfectionner."