"Des centaines de personnes vont se retrouver presque à la rue", les Ukrainiens accueillis en France redoutent de perdre leur logement

Les associations qui viennent en aide aux Ukrainiens accueillis en France poussent un cri d’alarme. Ces derniers risquent de perdre leurs logements suite à une décision du gouvernement de diminuer les dotations qu’il verse aux associations.

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Des familles ukrainiennes accueillies en France pourraient perdre leur logement dans les prochaines semaines. Les associations qui leur viennent en aide poussent un cri d’alarme. En novembre 2024, ces derniers risquent de perdre leur logement suite à la décision du gouvernement de diminuer les dotations qu’il verse aux associations qui règlent leurs loyers.

Olesia Bolhunovska et son fils de 11 ans, originaires de Kharkiv, sont arrivés à Thionville en mars 2022. Depuis, tous deux se battent pour apprendre le français. Olesia Bolhunovska a même repris les études. Elle est en première année de commerce international à Metz tandis que son fils est collégien, en sixième.

Actuellement, sans les aides sociales de l’État, nous n’avons plus de garantie

Olesia Bolhunovska

Mais récemment, la famille a reçu un coup de massue. Les dotations de l’État pour les associations qui aident les Ukrainiens, notamment les aides au logement, vont fortement diminuer. Un coup dur pour la famille, qui règle son loyer en partie par des fonds propres et par des aides publiques : "Pour avoir un logement, il faut d’abord le trouver et il faut une garantie de pouvoir le payer. Pour cela, il faut un travail. Nous, notre garantie de payer notre loyer, c’est l’aide financière donnée par l'État aux associations qui paient ensuite notre loyer aux bailleurs sociaux. Actuellement, sans les aides sociales de l’État, nous n’avons plus de garantie", s’alarme-t-elle.

Elles sont environ 85 à 90% à indiquer n’avoir reçu aucune alternative, c’est grave, surtout en période hivernale

Violeta Moskalu, présidente association Échanges Lorraine Ukraine

Si de son côté, la préfecture de la Moselle précise que : "L'accompagnement avait comme objectif de leur faciliter l’ouverture de leurs droits et de leur permettre d’accéder à l'autonomie par l’apprentissage de l’accès à un emploi" et que "les situations de vulnérabilité sont examinées avec la plus grande attention, afin de trouver des solutions adaptées aux capacités des ménages concernés et continuer à leur apporter l’aide nécessaire", les associations ne sont pas rassurées.

"Le gros problème, c'est l'hébergement. L’État a financé l'hébergement des réfugiés ukrainiens depuis mars 2022, on se retrouve deux ans après, dans une situation dramatique avec des centaines de personnes qui vont se retrouver presque à la rue", déplore Jean-Paul Clément, membre du comité de direction de l’association Échanges Lorraine l’Ukraine. Un propos appuyé par la présidente de la fondation Global Ukraine et de l’association Échanges Lorraine Ukraine, Violeta Moskalu : "Les personnes concernées sont en grande panique. Elles sont environ 85 à 90% à indiquer n’avoir reçu aucune alternative, c’est grave, surtout en période hivernale".

Alors, pour tenter d’éviter que ces familles perdent leur logement, l’association demande : "que des mesures soient prises avec un accompagnement au cas par cas vers l’insertion professionnelle quand c’est possible, dans la dignité et dans le respect des valeurs de la société française, notamment la solidarité et la fraternité".

Depuis l’invasion russe de l'Ukraine en février 2022, près de 6 millions d’Ukrainiens ont fui pour vivre dans l’Union européenne. Environ 1000 d’entre eux sont aujourd’hui en Moselle, exilés loin de chez eux.

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