Gravir un sommet de l'Himalaya, le nouveau défi de cette femme de 61 ans atteinte de sclérose en plaques

À 61 ans et atteinte de la sclérose en plaques, la Mosellane Anita Fatis se prépare à monter un sommet à plus de 6000 m d'altitude au Népal. L'ascension est prévue en novembre 2024. Ce sera sa quatrième et dernière expédition qui donnera lieu à un reportage grand format.

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6091 mètres, c’est la hauteur du Pisang Peak, le sommet qu’Anita Fatis va gravir à partir du 8 novembre 2024. Après deux participations aux Jeux paralympiques et trois expéditions dans l'Himalaya, la sexagénaire intrépide s’apprête à entamer son dernier gros défi sportif : "Je suis un peu excitée. C’est toujours pareil. Deux mois avant, je suis excitée et puis une semaine avant de partir, je vais peut-être être un peu en stress. C’est comme dans la compétition", se confie-t-elle, enthousiaste. 

Mais pour réaliser un tel projet, Anita Fatis, atteinte de la sclérose en plaques, doit suivre un entraînement strict. Depuis le mois de juillet 2024, les séances de natations en hypoxie (une technique qui consiste à réduire de manière significative le nombre de respirations durant la nage), de musculation et de la marche en pente sur un tapis, s’enchaînent pour la conseillère municipale déléguée à l'accessibilité et au handicap à Thionville : "On ne va pas au Népal comme ça", explique-t-elle. 

Anita Fatis en sait quelque chose. Elle a déjà foulé les sentiers de l’Himalaya trois fois. Une première fois en 2018 sur le Manaslu à 5200 mètres, une seconde fois, un an plus tard, sur le premier camp de base de l'Everest et sur le col du Kala Pattar à 5650 mètres, et enfin une troisième fois, appareillée pour l’occasion d’une orthèse de jambe C-Brace, un assistant à la marche qui lui permet de remarcher en 2022 dans la vallée du Rolwalding à 5020 mètres. "Le dernier était beaucoup moins haut que ce que j’avais l'habitude de faire, par contre, j'ai fait plus de la moitié en marchant", explique la Thionvilloise qui s’émerveille face à la beauté de cette chaîne de montagne. "J’adore, c’est magnifique en plus les Népalais sont d’une extrême gentillesse, c’est incroyable. Ils sont tout le temps au petit soin".

Une découverte qu’Anita Fatis, pleine de résilience, fait, suite à un pari, alors qu’elle était atteinte d’un cancer du col de l’utérus : "Pendant mon traitement mon mari me disait que j’allais m’en sortir, et à un moment donné, sans trop y croire, je lui ai dit "si je m’en sors, je veux faire l'Everest ou un truc comme ça"", raconte celle, qui, à la fin de ses traitements en 2017 a fait la traversée du Lac Léman. "Une façon de dire que j’avais vaincu le cancer".

La natation avant la marche

Pourtant, au départ de sa carrière sportive, Anita Fatis n’était pas prédestinée à la marche.  À 26 ans, elle apprend qu’elle est atteinte d’une sclérose en plaques. Après quelques années, les symptômes de cette maladie auto-immune qui affecte le système nerveux central se font ressentir. Elle perd presque entièrement l’usage de ses jambes et de son bras gauche, un bouleversement. "J’ai fait une grosse dépression pendant deux ans. J’étais dans un tunnel noir et limite je ne voulais plus en sortir. C’était une période très compliquée", se souvient Anita Fatis. 

Alors pour l’aider à s'en sortir, son mari la pousse à faire du sport. C’est à ce moment-là qu'elle découvre la natation. "Ça a marché. La première séance, j’ai mis 20 minutes à aller dans l’eau, j’avais peur, je me suis dit que j’allais couler", se rappelle-t-elle. 

Mais les choses vont très vite, elle va à la piscine tous les jours et en 2012, à 49 ans, elle participe à ses premiers Jeux paralympiques. Elle est finaliste aux 100 mètres nage libre et aux 200 mètres nage libre. Quatre ans plus tard, et alors qu’on vient de lui annoncer cancer, rebelote lors les Jeux paralympiques de Rio. Elle termine 8ᵉ aux 50 mètres nage libre, 8ᵉ aux 200 mètres nage libre et 7ᵉ aux 50 mètres dos.

Un documentaire en préparation

Ses exploits sportifs raisonnent comme un message d'espoir. Anita Fatis espère que cela motivera d'autres personnes. "Je suis soutenue par l’association France Sclérose En Plaques, donc il va y avoir beaucoup de communication sur le projet. Déjà ce qui est important, c'est déjà de les faire sortir de chez eux. Parce qu'il y a des gens qui me contactent mais ils ne sortent pas de chez eux à cause des problèmes d’équipement et d’aménagement", souligne-t-elle. 

Pour toucher un maximum de personnes, sensibiliser et garder en souvenir sa dernière ascension, la plus difficile, Anita Fatis va amener dans son aventure un caméraman pour produire un reportage grand format. Après l'ascension de plus de trois semaines, un documentaire de plus d’une heure devrait voir le jour, dans lequel la sportive espère faire découvrir le Népal et ses paysages au grand public.

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