Bertrand Mertz, ancien maire PS, et Guy Harau (EELV) ont annoncé samedi 30 mai la fusion de leurs listes pour tenter de reconquérir la municipalité, perdue il y a six ans. Sur le papier, le scénario est jouable mais le contexte local est porteur de beaucoup d'incertitudes.
Une fusion "en responsabilité" selon le candidat écolo. Guy Harau avait déjà travaillé avec Bertrand Mertz lors de son premier mandat (2008 - 2014). Leurs deux programmes pour 2020 - écologie et social - n'avaient rien d'incompatible ; ils étaient juste partis séparés dans la logique, assez classique, de "se compter" au premier tour.
Les comptes faits, l'union s'avère indispensable pour espérer battre Pierre Cuny. A elles deux, les listes de gauche ont fait un petit tiers des électeurs, à peu près autant que celle du maire sortant soutenu par Les Républicains, les Radicaux, le Modem et La République en Marche. Mais le duo Mertz-Harau a reçu samedi le renfort d'une autre candidate "société civile", Nadya Dengel (3,5 % au premier tour).
Les résultats du premier tour
Il n'en prend pas le chemin. S'il reste à ce jour discret sur ses intentions, Luxembourger a déjà été aperçu avec ses colistiers dans les quartiers de Thionville, pour ce qui ressemble fort à une campagne de terrain. S'il confirme, on s'orienterait donc vers une triangulaire. Configuration plus favorable pour la gauche, mais qui va se jouer dans un mouchoir de poche.
Bertrand Mertz, tête de la nouvelle liste d'union, croit en ses chances. "L'annonce de notre fusion peut créer une dynamique pour le deuxième tour. Et la crise du Covid a mis en exergue nos valeurs de solidarité et d'écologie". Par ailleurs, au premier tour, l'abstention aurait été plus forte dans les bureaux plus favorables à la gauche, comme la Côte des Roses. Il y aurait donc des réserves.
Prime au sortant ?
Aux spécificités locales s'ajoutent les incertitudes plus générales qui planent sur cette élection hors normes. L'abstention énorme du premier tour, justement (65 % à Thionville !) qui rend toute projection très hasardeuse ; les trois mois et demi d'entre-deux-tours, marqués par une crise sans précédent ; la "prime au sortant" espérée par beaucoup de maires. Comme d'autres, Pierre Cuny peut tirer avantage de son activisme face à cette crise. Il était en live sur Facebook tous les mercredis, ça crée des liens avec les électeurs.Dès mardi soir 18 heures, clôture des candidatures, on y verra plus clair sur l'affiche du second tour à Thionville. Les candidats auront ensuite presque un mois pour faire une campagne qui s'annonce, elle aussi, totalement atypique.