L'établissement qui fournit les moteurs pour Peugeot-Citroën va se lancer dès l'an prochain dans la fabrication de moteurs électriques. Une révolution pour l'usine mosellane, longtemps vouée au "tout diesel".
Carlos Tavarès, le patron de PSA, avait annoncé l'objectif : en 2022, le constructeur automobile aura "électrifié" 80% de sa gamme (hybrides inclus).
Un virage commandé par les décisions politiques visant à réduire voire supprimer (en 2040 pour la France) les véhicules à essence ou diesel.
Dès 2019, l'usine de Trémery - la principale usine de moteurs du groupe - va assembler des moteurs Continental pour la DS3 électrique. Les chaînes de montage sont en cours d'installation pour produire 120.000 à 200.000 moteurs par an.
Mais ça ne suffira pas. Et pour ne pas dépendre de fournisseurs extérieurs (surtout chinois), PSA se lance dans la conception de moteurs "maison". Le groupe vient de conclure un accord avec le japonais Nidec, bien implanté en France. Une co-entreprise qui va développer, en région parisienne, une gamme de moteurs électriques pour toutes les marques PSA. L'idée est que chaque modèle soit décliné en version électrique, aussi bien qu'essence ou diesel.
Ces moteurs doivent eux aussi être assemblés à Trémery, à partir de 2022. L'objectif annoncé est de 900.000 moteurs par an... mais si le pari industriel marche, PSA espère vendre aussi ces moteurs à d'autres constructeurs et dépasser rapidement ce chiffre.
Pour l'usine mosellane, qui produit déjà le petit moteur à essence EB depuis 5 ans et vient de sortir le DV5R, le diesel dernière génération, l'arrivée de l'électrique est d'abord synonyme de diversification. Naguère entièrement voué au moteur diesel, le site lorrain peut aujourd'hui envisager son avenir avec plus de sérénité.
Mais le moteur électrique, c'est un autre métier. Il va falloir adapter les machines et surtout les hommes. Un défi pour les 3.500 salariés. Marc Bauden, le directeur de PSA Metz-Trémery, se montre confiant.