Trois urgentistes de l’hôpital de Langres ont été suspendus car ils ne sont pas vaccinés. Une suspension de personnels soignants qui impacte cet établissement même si des intérimaires ont pris le relai. On fait le point dans les autres hôpitaux des départements de Champagne-Ardenne.
Dans certains hôpitaux, des soignants refusent la vaccination. Des suspensions sont tombées. C’est le cas pour trois urgentistes de l’hôpital de Langres en Haute-Marne. Depuis le 15 septembre dernier, la vaccination est obligatoire pour certains personnels, dont les professionnels de santé. Les personnes qui refusent de se faire vacciner peuvent se voir attribuer une suspension.
Il est difficile de connaître le nombre exact de personnels soignants suspendus actuellement en Champagne-Ardenne. Les chiffres peuvent évoluer au jour le jour puisque les personnes ont le droit de se mettre en conformité avec la loi à tout moment.
Trois médecins urgentistes suspendus à l’hôpital de Langres
Trois médecins urgentistes de l’hôpital de Langres, en Haute-Marne, ont refusé se se faire vacciner par l’ARN messager. Ils sont actuellement suspendus de leur fonction. Une situation qui impacte les urgences de l’hôpital. Des médecins urgentistes intérimaires ont été recrutés. Une situation toujours d’actualité. “Il n’y a pas de changement à ma connaissance depuis le 15 septembre” précise Yann Grisval du syndicat FO.
Non à une troisième injection
Il temporise l’inquiétude ambiante au sein de l’hôpital. “Je ne partage pas l’alarmisme car nous vivons une situation critique mais qui existe dans de nombreux hôpitaux notamment à Chaumont où le manque de médecins existe depuis de nombreuses années. Nous avons la chance de partir d’une situation presque normale qui parait très confortable par rapport à d’autres hôpitaux”, précise Yann Grisval.
Je ne suis pas alarmiste par rapport à demain.
“Nous trouvons des solutions pour le moyen terme pour pouvoir garantir l’accès aux soins pour tous” L’inquiétude du syndicat irait plutôt vers le risque d’une troisième dose de vaccins. “Nous espérons que le gouvernement ne va pas élargir la vaccination à une troisième. Je ne sais pas si le personnel ne se portera pas encore plus mal si cela doit se faire” conclut le Yann Grisval. Le service des urgences a toujours des intérimaires pour combler les suspensions des trois urgentistes.
Impact minimum au centre hospitalier de Troyes
Au centre hospitalier de Troyes, seule une poignée de personnels a été suspendue. “Il n’y a pas de licenciement car cela n’est pas prévu dans la loi mais certains personnels ont été suspendus” précise Romain Allard, directeur de la communication et des relations publiques des hôpitaux Champagne Sud. "Le jour où la vaccination a été rendue obligatoire (15 septembre,ndlr), en tout cas pour la première dose, ils étaient vaccinés sur l’hôpital” explique Romain Allard. “Il y avait quelques personnels suspendus mais comme nous nous y attendions, nous avons pu anticiper”.
37 suspensions dans l’Aube
Un chiffre global d’un peu moins de quarante soignants est déclaré pour l'ensemble des établissements hospitaliers de l’Aube. “Il y a trente sept membres du personnel actuellement suspendus pour non-conformité à l’obligation vaccinale au sein des hôpitaux publics aubois”.
Vingt-deux suspensions sur le Centre hospitalier de Troyes dont un seul soignant aux urgences.
S’ajoutent cinq suspensions au sein du groupement hospitalier Aube-Marne (GHAM), réunissant trois sites à Romilly-sur-Seine. Pour compléter les chiffres, il y a actuellement neuf soignants suspendus au sein de l’établissement public de santé mentale de l’Aube et une suspension au centre hospitalier de Bar-sur-Aube.
Il y a aussi deux Ehpad publics qui nous sont rattachés (Ehpad Cardinal de Loménie à Brienne-le-château et Ehpad Pierre d’Arcis à Arcis-sur-Aube), où aucun personnel n’y est suspendu.
Une infime partie des effectifs.
Ici, la part de suspensions est considérée comme peu importante par rapport à l’ensemble des personnels soignants. “Cela représente une partie extrêmement infime de nos effectifs (par exemple le centre hospitalier de Troyes compte dans ses effectifs 2.700 personnes et les hôpitaux Champagne Sud en entier comptent environ 4.400 personnes dans leurs effectifs), précise Romain Allard, directeur de la communication et des relations publiques des hôpitaux Champagne Sud.
Un chiffre qui ne cesse de baisser par rapport au début du mois de septembre. “C’est par ailleurs un chiffre total (37 personnes) en baisse, puisque ce chiffre était de 54 le 15 septembre dernier “ précise Romain Allard.
La responsabilisation des personnels au centre hospitalier de Reims
Peu de suspensions actuellement au centre hospitalier de Reims “99,9% des professionnels du centre hospitalier universitaire de Reims se sont conformés à l'obligation vaccinale en vigueur” explique Carole-Anne Klata, chargée de communication de l’établissement hospitalier. “Quinze agents et deux internes sont à ce jour suspendus et neuf ont sollicité un départ volontaire, ce qui ne porte pas atteinte à la continuité de service du CHU” précise Carole-Anne Klata, chargée de communication.
L’hôpital rémois met en avant la responsabilisation de son personnel. “Au sein de l'établissement comme dans les autres CHU français, la vaccination est largement acceptée et traduit l’éthique professionnelle des hospitaliers et leur engagement dans la lutte contre l'épidémie de Covid-19".
Tout comme d’autres hôpitaux, les explications délivrées en amont aux personnels soignants a été positive dès l’obligation vaccinale. “Si la vaccination a largement pu s’imposer, c'est aussi grâce au travail essentiel de proximité et d'accompagnement conduit par les médecins, les cadres hospitaliers et les services de santé au travail”, ajoute Carole-Anne Klata.
Peu de suspensions au centre hospitalier de Charleville-Mézières
Peu de soignants sont absents pour cause de non vaccination à l'hôpital de Charleville-Mézières. “Nous avons à l'heure actuelle trois agents qui ont été suspendus pas plus” explique-t-on à la direction de l’hôpital de Charleville-Mézières. Il s'agit d'une ASH (agent de service hospitalier), un aide-soignant et un infirmier", précise la direction de l'hôpital.
Pour pallier ces suspensions il y a eu des réorganisations internes dans chaque service concerné avec des aménagements d’horaires ou des congés décalés.
Des arrêts maladie
Trois suspensions mais des doutes pour la direction concernant des arrêts maladie.“Certains agents ont décidé de poser des congés pour ne pas être suspendus, d’autres ont posé des arrêts maladie et en cas de "doute" il y a des contrôles actuellement en cours” ajoute-t-on à la direction de l’hôpital.
Rien à voir donc avec le manque d’effectifs de personnels soignant lors du pic de la crise sanitaire.
Ce n’est pas comme la crise covid avec des centaines de soignants malades lors de la seconde vague
Des mesures de sensibilisation du personnel soignant avaient été prises en amont par le direction de l’établissement de santé. “Pour faciliter la vaccination au sein du centre hospitalier, des notes d'information ont été envoyées, des rendez-vous organisés entre les cadres et agents ainsi que les agents et les chefs de service au CH nord Ardenne” ajoute-t-on à la direction du centre hospitalier.
“Des centres de vaccination ont été ouverts aux agents avec un rappel quotidien du nombre de doses et des disponibilités au niveau des créneaux avaient été mis en place ainsi qu’une équipe de vaccination mobile au sein des services”. Une anticipation qui semble avoir porté ses fruits. Les suspensions peuvent être levées dès qu’une personne est vaccinée. Les chiffres sont donc susceptibles de changer régulièrement.