France 3 lance une nouvelle édition de l'émission "Le monument préféré des Français", présentée par Stéphane Bern. Pour représenter le Grand Est, trois sites ont été retenus : le parc de Wesserling, la gare de Metz et la place Stanislas de Nancy. Les votes sont ouverts jusqu'au 11 juin.
L'animateur Stéphane Bern présentera à l'occasion des 38e Journées du Patrimoine une nouvelle édition du "monument préféré des Français", émission qui avait sacrée l'an dernier la Citadelle et le Lion de Belfort.
Nouveauté cette année : les internautes sont appelés à voter pour leur candidat régional préféré. Pour le Grand Est, trois sites ont été sélectionnés et sont soumis au vote, entre le 25 mai et le 11 juin : la gare de Metz, en Moselle, la place Stanislas de Nancy, en Meurthe-et-Moselle et le parc de Wesserling, dans le Haut-Rhin. Voici pourquoi le site alsacien a toutes ses chances.
Parce qu'il porte toute l'histoire industrielle de la région
Si le site - château et parc - est né de la volonté des abbés de Murbach d'asseoir un peu plus encore leur domination sur la vallée de Saint-Amarin, au 17e siècle, c'est bien son histoire textile tricentenaire qui en fera sa richesse. En 1762, les religieux louent le site à des industriels mulhousiens, qui y installent une manufacture d'indiennes, devenue Manufacture royale en 1786.
Son développement, grâce aux familles Gros et Roman, est exponentielle, et au 19e siècle, elle compte jusqu'à 5.600 employés. Les tissus et imprimés qui y sont fabriqués se vendent dans le monde entier et Wesserling ne cesse d'innover, sur le plan industriel, mais aussi architectural et patrimonial : le parc s'étend sur 41 hectares, compte une ferme, des jardins...
Repris par la famille Boussac en 1933, il ne survivra pas à la mondialisation des activités textiles et fermera définitivement en 2003.
Parce qu'il a su retrouver une dynamique économique et touristique
Ce n'est pas pour autant que le site reste à l'abandon. Il est un fleuron de la vallée de la Thur et les collectivités se mobilisent pour le sauvegarder : le département rachète les 17 hectares de parc, le château, les villas et la ferme, et la communauté de communes les 24 hectares d'usine. Une association est constituée pour en assurer la mise en valeur.
L'action menée est d'abord touristique, avec la création d'un musée du textile et la valorisation des jardins. 80.000 visiteurs y sont accueillis chaque année.
Mais le parc continue de développer une activité économique et sociale, en accueillant une centaine de PME et une dizaine d'associations, portées vers l'économie sociale et solidaire. Cohabitent ainsi sur le site un groupement d'intérêt économique de produits fermiers, un pavillon des créateurs, quatre compagnies artistiques et une quinzaine d’artistes, des équipements culturels, deux associations d'insertion, quatre restaurants...
C'est donc un site bien vivant, où logent d'ailleurs 300 habitants, qui se doit d'être mis en avant, avec une mixité d'activités qui fait sa force et sa dynamique. Il n'est pas seulement riche sur le plan touristique et patrimonial.
Parce que ses jardins sont particulièrement remarquables
Si le site a gagné une renommée touristique qui dépasse largement la région, il le doit en grande partie à ses jardins, classés "remarquables" depuis 2005. Cinq espaces les composent, qui évoluent à chaque saison : un potager, un jardin à la française, des terrasses à l’italienne, un parc à l’anglaise et un espace rural.
Ils sont chaque année animés par un festival des jardins métissés, des fééries nocturnes les week-ends d'août, une fête du potager fin août et Noël au jardin en décembre. Le thème choisit pour cette saison aux jardins est l'Egypte.
Des espaces de détente et un sentier pieds-nus agrémentent ces jardins.
Parce qu'il est en constante évolution
Non content d'offrir un tel site aux visiteurs, avec ses jardins et son musée du textile, tout l'espace est en pleine restructuration pour devenir dès 2022 un écomusée du textile. Le château, laissé à l'abandon jusque-là est en rénovation, grâce notamment aux fonds du loto du patrimoine de Stéphane Bern. Il accueillera les collections du musée réorganisées pour mieux donner à comprendre le passé industriel du site.
Les visiteurs seront ensuite invités à déambuler dans un parcours plus fluide à travers les jardins, la ferme, à nouveau habitée par des animaux, et la grande chaufferie, ancienne centrale thermique impressionnante et pour le moment invisible du public.
La muséographie sera ainsi complètement revue, sur un circuit d'un kilomètre, rendu ludique par la présence d'animateurs.
Un projet à 5 millions d'euros, déjà financé à 80%, mais pour lequel un appel à mécenat a été lancé.
Parce qu'on est chauvin
Toutes les raisons évoquées ci-dessus sont parfaitement valables. Mais il faut bien l'avouer, la gare de Metz et la place Stanislas de Nancy, nos concurrentes pour le Grand Est, ont aussi leurs atouts à faire valoir. Malgré tout, on aimerait bien voir notre beau parc l'emporter, pour défendre nos chances à l'échelle nationale.
Alors, si comme nous, vous êtes un peu chauvins, ou si tout simplement vous trouvez, en toute objectivité, que le Parc de Wesserling est le site qui doit représenter notre région au concours du "monument préféré des Français 2021", un seul geste : cliquez sur ce lien ftvetvous.fr/monumentprefere et votez! Vous avez jusqu'au 11 juin à midi.