Predictest, le baromètre de l'épidémie de covid-19 dans le Grand Est

Le site PredictEst fait état de la progression de la covid-19 dans la région, avec notamment des prévisions à 30 jours. Il est accessible au grand public depuis janvier 2021.

Des prévisions sur l'évolution de l'épidémie de covid-19 dans le Grand Est, sur 30 jours, et fiables à 90%. C'est la promesse ambitieuse de PredictEst, un site internet lancé par inesia, une plateforme d'accompagnement de projets de santé numérique, l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg, la Région Grand Est et l'EuroMétropole de Strasbourg.

Depuis janvier 2021, le site est accessible au grand public, qui peut alors consulter les principaux indicateurs de l'épidémie dans la région. Il se présente comme un baromètre de la situation sanitaire. Un outil unique.

Prévisions à 30 jours

La singularité de Predictest tient dans sa volonté à prévoir l'évolution de l'épidémie. Comment ça marche ? "Le logiciel se base sur tout ce que l'on mesure depuis le début de l'épidémie, et sur ce que l'on sait des autres épidémies virales", résume le directeur général de l'IHU de Strasbourg, le professeur Benoit Gallix. Predictest propose, chaque vendredi, trois projections pour les 30 jours à venir, selon les mesures restrictives prises :

  • projection 1 : un relâchement de la distanciation sociale est constaté
  • projection 2 : un confinement comme en novembre-décembre 2020 est décidé
  • projection 3 : la situation est identique à aujourd'hui

Le graphique en date du 12 février 2021 annonce une baisse de la pression sur les hôpitaux dans le Grand Est d'ici le 12 mars, si les mesures actuelles restent en place. En 30 jours, le nombre de personnes hospitalisées en raison du coronavirus passerait de 2639 à 2400. Mais si la distanciation sociale se relâche (exemples : levée du couvre-feu, réouverture des restaurants, fin de l'obligation du port du masque...), Predictest estime une hausse des cas, autour de 2900.

Les prévisions sont plutôt fiables à 15 jours. Mais aujourd'hui, le logiciel doit s'adapter à l'arrivée des variants, dont la contagiosité diffère. En l'absence de recul suffisant, "on force le système en imposant des données qui correspondent à la nouvelle situation", explique Benoit Gallix. Lors du second confinement le 28 octobre 2020, Predictest avait créé de manière forcée des changements dans le logiciel, pour qu'elle correspondent à la réalité. "Nos prédictions se sont avérées justes à trois semaines", affirme Benoit Gallix.

Aider les pouvoirs publics

La première utilité de cet outil, c'est de permettre aux acteurs publics de comprendre ce qu'il se passe, au plus près du terrain. Pour cela, les données sont disponibles à une échelle locale : la ville, voire le quartier pour les grandes communes. Les élus peuvent alors prendre des mesures localisées : des campagnes de test dans un quartier précis par exemple. "Je consulte le site tous les jours, assure le président de la Région Grand Est, Jean Rottner. C'est un outil efficace pour donner de la visibilité au grand public, aux acteurs publics et aux chefs d'entreprise." 

Pour autant, la possibilité de prendre des décisions au niveau local reste limitée. L'Etat garde la main la plupart du temps. Cela s'est constaté mi-février avec la situation inquiétante en Moselle, ou encore fin août 2020 à Strasbourg, quand la préfète du Bas-Rhin a imposé le port du masque partout en extérieur, alors que la maire (EELV) Jeanne Barseghian n'y était pas favorable.

Le dialogue entre l'Etat et les collectivités locales est quotidien, mais "ce n'est pas facile tous les jours avec le gouvernement", avoue Jean Rottner.

La région a déjà connu des mesures localisées. Le 6 mars 2020, onze jours avant le confinement de tout le pays, le stade 2 renforcé est déclenché dans le Haut-Rhin, c'est l'interdiction des réunions de plus de 50 personnes en milieu clos. Le Premier ministre annonce la fermeture pendant 15 jours de la totalité des crèches, écoles, collèges et lycées du Haut-Rhin. 

Predictest peut également servir aux recteurs d'académie. Il est possible d'augmenter la vigilance sur certains établissements scolaires, en fonction de la situation sanitaire du quartier ou de la commune. Mais la fermeture d'une classe reste suspendue à une seule règle : trois élèves doivent être testés positifs au covid-19, variants ou pas.

 

 

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