Des pommes de terre plus petites et moins nombreuses. C'est une conséquence directe de la canicule de cet été : la récolte qui vient de débuter s'annonce beaucoup moins bonne que l'année dernière. Les producteurs demandent une réévaluation de leurs quotas d'arrosages.
Après les betteraves et les céréales, c'est au tour des pommes de terre d'être victimes de la canicule. Dans le sud-ouest marnais, la terre est tellement sèche qu'il a fallu arroser avant de lancer l'arrachage des pommes de terre. En cause : l'absence de pluies depuis le mois de juin.
Si le mildiou n'a pas prospéré avec des températures à 30°C, les agriculteurs ont été confrontés au problème de l'arrosage, et ont dû gérer leur quota d'eau avec rigueur, car dans la Marne, l'arrosage est strictement réglementé.
Des contrôles importants
"On nous attribue un quota d'eau par kg de pomme de terre. Chaque semaine, on a un compteur sur chaque puits, et on peut être contrôlé chaque moment par la police de l'eau", explique Eric Deletain, exploitant agricole.
Les agriculteurs auraient souhaité qu'on ajuste les quotas aux conditions météo mais en vain. Ils n'ont pas pu arroser davantage malgré un temps sec et très chaud. Cette année, la qualité des pommes de terre, comme les Manitous destinées à l'export, ne pose pas de problème. En revanche, les rendements sont à la baisse. "La qualité pourra être bonne, mais en quantité, constate l'exploitant. Cela sera entre 30 et 40% de moins, car on a quand même pu arroser. Pour ceux qui n'ont pas pu le faire, on sera sûrement à 50% de baisse."
D'ici au mois d'avril prochain, Éric Deletain compte exporter quelque 1.600 tonnes de ses pommes de terre vers le Portugal. Une chose est sûre, l'an prochain, les agriculteurs guetteront intensément l'arrivée de la pluie.