Replay. France 3 Alsace organisait le mercredi 17 juin un débat à l'occasion du second tour des municipales à Wissembourg (Bas-Rhin). Il a opposé le maire sortant Christian Gliech (DVC) et la conseillère municipale d'opposition Sandra Fischer-Junck (DIV).
Wissembourg (Bas-Rhin) doit élire son nouveau ou sa nouvelle maire le 28 juin 2020. À l'occasion de ce second tour, France 3 Alsace organisait un débat le mercredi 17 juin, arbitré par Renaud Hartzer. Voici ce qu'il faut en retenir.
L'attractivité de la commune est le principal enjeu wissembourgeois abordé. Peuplée de 7.537 âmes en 2017, la commune a perdu 10% de sa population en une décennie, et peine à conserver ses jeunes (statistiques à retrouver dans la vidéo se trouvant plus bas au-dessus des portraits). Pour répondre à ce dépeuplement, les propositions du maire sortant Christian Gliech (DVC) et de la conseillère municipale d'opposition Sandra Fischer-Junck (DIV) divergent. Un maire souvent critiqué au cours du débat (à retrouver en intégralité dans le vidéo ci-dessous).
En difficulté face au score adverse, le maire sortant commence par constater la situation qui prévalait lors du premier tour : "On ne s'attend pas à ce coup de massue. J'ai beaucoup de mal à analyser ce résultat. La veille, on fermait les écoles, on disait de fermer les restaurants... mais on demandait de voter quand même. Et ça s'est ressenti, 800 personnes ne sont pas allés voter." Avant de se montrer positif pour le second tour : "On est en phase de déconfinement, ça se passe bien, les gens ressortent. Ce n'est plus la même période, donc j'appelle à aller voter : c'est important pour la démocratie."
Sandra Fischer-Junck attaque rapidement. Se présentant comme une "citoyenne lambda" pendant le confinement, elle déplore : "Je dois avouer que monsieur le maire a brillé par son absence. Les commerçants regrettaient qu'il ne soit pas venu les voir pour demander comment ça se passait, pour demander s'ils avaient les fournitures nécessaire pour continuer leur activité, si au niveau de la clientèle ça allait, si les clients avaient de quoi se protéger... C'est le retour que j'ai eu."
J'entends beaucoup d'affirmations démagogiques.
Critiqué sur l'endettement de sa ville, Christian Gliech a sorti les chiffres : "J'entends beaucoup d'affirmations démagogiques. On était à 10.7 millions en décembre 2007; et au 31 décembre 2019, la dette à long terme est à 10.2 millions..." Plus tôt, il rappelait en évoquant la durée prise par ses mesures pour réaugmenter la population : "La baisse a commencé au début des années 2000. Ça fait 20 ans. Quand on travaille sur des cycles comme ça, on ne sort pas sa baguette magique : il faut des politiques qui mettent du temps à se faire."
La conseillère municipale d'opposition a aussi attaqué le maire sur sa vision de la démocratie locale : "Je lui reproche son manque de concertation, son écoute, et le respect face à chaque individu. Ce qui est ressorti le plus souvent des citoyens, c'est que les gens ne se déplaçaient plus aux réunions de quartier car c'était des monologues. Quand enfin on leur donnait la parole, on se moquait d'eux car ils avaient du mal à s'exprimer. Des gens étaient de bonne volonté, avaient des idées, ont voulu les suggérer, et ont été mal, ou pas du tout accueillis."
Les chiffres du premier tour
La conseillère municipale d'opposition Sandra Fischer-Junck a presque remporté le premier tour du 15 mars, avec 47.26% des voix. Le maire sortant Christian Gliech a récolté 30.39% des voix.
Le "troisième homme" du premier tour, le conseiller municipal d'opposition André Krieger (DVD), s'est retiré sans donner de consigne de vote malgré ses 22.33%. Le taux de participation était de 49.26%, contre 62.09% lors des municipales de 2014.
Christian Gliech (DVC)
Christian Gliech (Continuons ensemble) est âgé de 48 ans. Chef d'entreprise dans le domaine de l'imprimerie, il dirige Wissembourg depuis 2008. Il souhaite rempiler pour un troisième mandat, mais il se trouve en difficulté suite au score obtenu par son opposante lors du premier tour.
Il projette de créer une maison médicale, et d'entamer les démarches visant à construire un cinéma-bowling, Il souhaite aussi construire des logements pour faire repartir la population à la hausse.
Sandra Fischer-Junck (DIV)
Sandra Fischer-Junck (WAW !... changeons ensemble) est âgée de 48 ans. Infirmière libérale, elle est entrée dans l'opposition au conseil municipal en 2014. Elle a manqué de 3% des voix la victoire dès le premier tour, en faisant une sérieuse opposante au maire sortant.
Elle attaque Christian Gliech sur son mode de gouvernance ou sur l'endettement de la ville, et promet un audit énergétique des bâtiments municipaux et la création d'un conseil des jeunes. Elle veut aussi améliorer l'attractivité de Wissembourg en misant sur l'emploi.
Un débat à suivre à partir de 18 heures, le mercredi 17 juin
France 3 propose ce type de débats dans de nombreuses grandes et moyennes villes de France (voir carte ci-dessous). En Alsace, les débats ont lieu avec les candidates et candidats de :
- Mulhouse (Haut-Rhin), le lundi 15 juin
- Ostwald (Bas-Rhin), le mardi 16 juin
- Wissembourg (Bas-Rhin), le mercredi 17 juin
- Sélestat (Bas-Rhin), le jeudi 18 juin
- Riedisheim (Haut-Rhin), le vendredi 19 juin
- Colmar (Haut-Rhin), le lundi 22 juin
- Illkirch (Bas-Rhin), le mardi 23 juin
- Kaysersberg (Haut-Rhin), le mercredi 24 juin
- Strasbourg (Bas-Rhin), le jeudi 25 juin
Le second tour des élections municipales n'a lieu que dans 14% des communes françaises, les autres ayant déjà (ré)élu leur maire dès le premier tour.