En 2015, Strasbourg a célébré le millénaire des fondations de sa cathédrale.
Les festivités autour de cet événement se sont déclinées pendant un an, de septembre 2014 à septembre 2015, sous diverses formes: concerts, spectacles, visites, illuminations spéciale. Elles ont attiré des milliers de visiteurs. Pour la fondation de l'Oeuvre Notre-Dame qui s'occupe de l'entretien de la cathédrale, le bilan est plus que positif. L'invité du jour est Eric Salmon, le directeur technique de cette fondation.
En 2015, Strasbourg a célébré le millénaire des fondations de sa cathédrale.
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©France 3 Alsace
La cathédrale Notre-Dame de Strasbourg
Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, évoquée par Victor Hugo "comme prodige du gigantesque et du délicat", la cathédrale est le monument le plus emblématique de Strasbourg et de sa région. Avec ses quatre tourelles et une flèche unique qui atteint 142 mètres de haut, nimbées d’un enchevêtrement de grès rose, la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg jaillit au cœur de la ville. Ce chef d’œuvre de l’art gothique constitue une véritable encyclopédie de l’architecture médiévale.La cathédrale, marquée par l’histoire à travers les siècles, a subi de nombreux aménagements et transformations. A l’origine de la cathédrale, une basilique… En effet, en 1015, l’évêque Werner de Habsbourg entreprend la construction d’une basilique, à l’architecture ottonienne, sous l'empereur Henri II. Celle-ci est l’une des plus grandes églises de l'empire germanique.
De 1048 à 1180, la cathédrale romane n’a pas un destin heureux. Victime de violents orages et d’incendies successifs du XIe au XIIe siècle, l’évêque Henri de Hasenbourg envisagea un ambitieux projet de reconstruction et de modernisation inspiré des plus grandioses cathédrales de l’époque. Ce projet est entrepris dès 1180 pour les parties orientales de la cathédrale tout en préservant les fondations d’origines. 3 architectes se succèderont durant cette période et conduiront la cathédrale dans un style gothique.
C’est vers 1220 que le dernier architecte opère un changement de style. De nouvelles techniques de construction sont utilisées pour le bras sud du transept. Les murs sont de plus en plus minces, garnis de grandes baies et on a recours aux voûtes en ogives couplées aux arcs-boutants, culées et contreforts. Le choix de l'architecte et l'option pour le nouveau style est dû au chapitre de la cathédrale et à l'évêque Henri II de Veringen. A partir de 1230, l’ancienne nef romane est remplacée par une nouvelle nef de style purement gothique. Avec le chœur de la cathédrale de Cologne, la nef strasbourgeoise est la plus importante création du Saint Empire du milieu du XIIIe
siècle.
La construction du massif occidental, construit à partir de 1276, est un véritable chef d’œuvre de l’architecture gothique. Au premier étage de ce massif, trône la grande rose de 13,60m de diamètre. C’est l’une des plus grandes d’Europe. Celle-ci est surmontée de deux tours construites en deux temps : la tour sud entre 1275 et 1340 et la tour nord entre 1360 et 1399.
C’est après cette date que la haute tour fut conçue par l’architecte Ulrich d’Ensingen dans le but d’ériger la plus haute tour des églises du Saint-Empire. A cette époque l’architecte avait déjà prévu de surmonter cette tour d’une flèche. Le projet va être réalisé, avec quelques modifications, par son successeur Jean Hültz de Cologne. Au moment de l’achèvement de la flèche en 1439 la cathédrale atteint 142 m de hauteur.
La tour nord est une tour octogonale entourée de quatre tourelles d’escalier à vis qui sont totalement indépendantes de la tour. La tourelle nord-est a la spécificité d'être à double révolution dans sa moitié inférieure : deux personnes peuvent monter au même temps sans s'entrecroiser. A l’époque de la Réforme au XVIe siècle, la ville adhère au protestantisme. La cathédrale est alors transformée en temple protestant de1527 à 1681 et va perdre une partie de son mobilier ancien, des statues telle que la Madone de la chapelle de la Vierge qui sera supprimée tout comme les retables et les autels.
La messe des catholiques sera abolie en 1529 et rétablie entre 1550 et 1560. Sous la Révolution, 235 statues sont détruites. La flèche de la cathédrale, quant à elle, est sauvée grâce à la proposition de Jean-Michel Sulzer, serrurier et conseiller municipal, de recouvrir la flèche d’un bonnet phrygien en tôle de fer. Ce bonnet, peint en rouge et haut de plus de 10 mètres, reste au sommet de la flèche jusqu'en 1802.
A partir de 1945, des restaurations modernes commencent pour réparer les dégâts causés par les guerres successives de 1870 à 1945, période durant laquelle la cathédrale changea 5 fois de nationalités : allemande lors de la guerre franco-prussienne de 1870, de la 1ère guerre mondiale de 1914-1918 et lors de la seconde guerre mondiale de 1939-1945. (source dossier de presse)