Ce jeudi 23 mai 2019, les étudiants en BTSA Gestion et protection de la nature, de l'école horticole de Roville-aux-Chênes, ont réalisé un inventaire floral, sorte de carte d'identité d'une prairie. L'objectif : connaître le milieu et permettre aux agriculteurs d'adapter au mieux leur production.
Des boutons d'or, des trèfles, des vulpins des prés...
Les espèces végétales sont nombreuses dans cette prairie. Une vingtaine d'étudiants en BTSA (brevet de technicien supérieur agricole) Gestion et protection de la nature sont en train d'établir un inventaire floral, véritable carte d'identité de cette prairie, gérée par un agriculteur.
Ils ont passé cette parcelle d'un hectare au peigne fin, et pas un pissenlit n'a échappé à leur regard d'expert.
L'objectif de cet exercice n'est pas de faire un simple inventaire à la Prévert, mais bien de dresser un diagnostic détaillé pour connaître au mieux cet écosystème, et en faire profiter l'agriculteur.
"Ce n'est pas un inventaire pour faire un inventaire. Ca va être étudié, analysé avec le contexte environnant. On va aussi poser des questions à l'agriculteur"
Il est plus facile d'intervenir sur un milieu que l'on connait dans le détail. "Une fois que l'on sait ce qui compose [la prairie], on sait comment intervenir dessus, explique Mélissa Mazard, étudiante. On peut avoir besoin de l'aider à se développer pour être plus respectueux de l'environnement, ou pour l'aider à se débarasser de plantes envahissantes".Réconcilier écologie et agriculture
Les agriculteurs ne voient pas forcément d'un bon oeil le travail des protecteurs de l'environnement.Si les étudiants trouvent une espèce de plante remarquable, cela peut compliquer l'exploitation de la parcelle. L'intérêt de l'exercice du jour est double : les étudiants doivent comprendre les impératifs de rendement et de rentabilité des agriculteurs, et ces derniers doivent être conscients des efforts à fournir pour protéger les terres qu'ils exploitent et les espaces alentours.
"Aujourd'hui, dès qu'on voit un agriculteur pulvériser un produit dans un champ, on pense qu'il est là seulement pour polluer", regrette Florian Simon, agriculteur au GAEC de la justice à Roville-aux-Chênes. "On ne pulvérise pas par plaisir. On pulvérise parce qu'on a pas le choix, parce qu'on veut un rendement et un revenu pour pouvoir vivre de sa production."
Il est donc urgent que défenseurs de la nature et agriculteurs travaillent ensemble et trouvent des compromis. "Je ne suis pas du tout contre que des étudiants viennent inspecter ma parcelle, convient Florian Simon. Je pourrai utiliser leur compte-rendu pour m'améliorer, et avoir plus de diversité dans les plantes." Et ainsi augmenter la qualité de son fourrage.
La prairie, un trésor à protéger
La prairie est un écosystème unique, aux qualités nombreuses.Fauchée ou mise en pâture, elle est un outil de production pour l'agriculteur. Elle héberge de petits êtres vivants, insectes et autres. Elle régule le climat, en fixant le carbone. C'est un véritable enjeu pour l'environnement. "Il ne faut plus opposer économie et écologie, insiste Carole Benoit, enseignante en agro-écologie. Il faut trouver des compromis pour avoir un maximum de biodiversité et un maximum de production."
Les jeunes suivent de plus en plus ces formations de protection de la nature. C'est le signe d'une prise de conscience que la biodiversité est en danger.