Un Français qui préparait des attentats contre une mosquée, une synagogue et des centres d'impôts en France avant et pendant l'Euro-2016 a été arrêté en mai en Ukraine en possession d'un arsenal de guerre, ont annoncé lundi les services secrets ukrainiens (SBU). (avec AFP)
Cette annonce intervient alors que la France, touchée en janvier et novembre 2015 par des attentats revendiqués par l'organisation État islamique, est sur le qui-vive à moins d'une semaine du début du championnat de football. Le président François Hollande a admis dimanche l'existence d'une menace d'attentat lors de la compétition, tout en promettant de "prendre toutes les garanties pour que cet Euro-2016 soit
réussi".
Ci-dessous le tweet d'un internaute dans lequel figure une vidéo qui serait un document des services secrets ukrainiens montrant la surveillance puis l'arrestation du Français le 21 mai dernier. La vidéo a été publiée sur Youtube :
Vidéo de la traque et de l'arrestation par le SBU du terroriste français en #Ukraine https://t.co/CW5WGRhigQ #EURO2016
— Symmaque (@Symmaque) 6 juin 2016
Ce Français de 25 ans, inconnu des services de police, a fait part selon le SBU de son opposition à "la politique de son gouvernement concernant l'arrivée massive d'étrangers en France, la diffusion de l'islam et la mondialisation". Un tee-shirt siglé d'un groupe d'extrême droite a été saisi lors d'une perquisition à son domicile dans la Meuse (est), selon une source policière française. "Le SBU a réussi à empêcher quinze actes terroristes planifiés en France à la veille et pendant le championnat d'Europe de football", a annoncé lundi à la presse le chef des services secrets ukrainiens, Vassil Grytsak. "Piégé par les services secrets, le citoyen français a reçu cinq fusils d'assaut Kalachnikov, plus de 5.000 munitions, deux lance-roquettes antichar, 125 kg de TNT, 100 détonateurs, 20 cagoules et d'autres choses", a précisé M. Grytsak, en ajoutant que l'homme a été arrêté le 21 mai alors qu'il tentait de franchir la frontière ukraino-polonaise dans le village de Iagodyn.
Arrivé en Ukraine en décembre 2015, il avait pris contact, en se faisant passer pour un bénévole, avec des unités militaires dans l'est du pays, où les forces ukrainiennes affrontent des séparatistes prorusses. Promettant d'apporter de l'aide et de l'équipement aux militaires, il "a commencé à s'intéresser aux moyens d'acheter en Ukraine des armes, des explosifs et d'autres équipements", selon les services ukrainiens. Son arrestation découle d'un travail de près de six mois des services ukrainiens, a assuré M. Grytsak.
Le SBU n'avait pas l'intention selon lui de révéler cette arrestation avant la fin de l'Euro-2016, mais y a été poussé après des fuites dans la presse. Le premier match de la compétition doit avoir lieu vendredi entre la France et la Roumanie.
Un "salarié irréprochable"
En France, une enquête a été ouverte et confiée à l'Office central de lutte contre la criminalité organisée et au service régional de la police judiciaire de Nancy. Les enquêteurs français n'ont toutefois "rien pour confirmer ou infirmer une éventuelle piste terroriste" et vont demander "des compléments d'informations" aux Ukrainiens, selon une source policière. "Une demande d'entraide judiciaire internationale a été envoyée mais aucune pièce de justice n'a été envoyée pour l'heure par les Ukrainiens", a ajouté la même source. Une perquisition menée au domicile du Français à Nant-le-Petit, un village de
la Meuse (est) de 80 habitants, n'a "rien révélé de particulier" hormis le t-shirt siglé d'un groupe d'extrême droite.
Interrogé par l'AFP lundi, le maire de Nant-le-Petit, Dominique Pensalfini-Demorise, a dressé le portrait d'un "gamin très agréable avec ses voisins, intelligent et sympathique, qui était prêt à rendre service." Luc Voidey, le directeur technique de la coopérative Elitest à Brumath, l'entreprise dans laquelle l'homme interpellé en Ukraine travaille comme inséminateur, l'a pour sa part décrit comme "un salarié irréprochable".