Pour les Journées nationales de la réparation, l'un des rares artisans bijoutier horloger dans les Vosges ouvre ses portes au public le 18, 19 et 20 octobre 2024. Le but : convaincre que réparer, c’est possible.
Le week-end du 18, 19 et 20 octobre 2024, se tient la deuxième édition des Journées nationales de la réparation. L’occasion de visiter des ateliers et retenir les bonnes adresses si vous avez besoin de réparer vos objets.
Frédéric Brabant est la sixième génération de bijoutier horloger à Bruyères, dans les Vosges. Un atelier qui existe depuis 1850. La réparation, c'est son quotidien depuis toujours.
"On réutilise les matériaux, on recycle et on répare", explique l’artisan. Le seul frein pour lui, c'est le coût de la réparation. "Si ça dépasse la valeur de l’objet, c'est au client de choisir", s’il est prêt à mettre le prix. Selon Frédéric Brabant, "tout se répare". Des paroles qui dénotent avec certains discours, combien de fois les vendeurs nous expliquent que la montre en panne, reçue en cadeau pour Noël, ou pour un anniversaire, n’est pas réparable ?
"La vérité, c'est qu’il n’y a plus personne pour réparer. 99 % des bijouteries sont détenues par des gens qui ne sont pas du métier", ajoute le bijoutier horloger vosgien. La preuve aujourd’hui, dans le département des Vosges, Frédéric Brabant est l'un des rares artisans réparateurs dans son domaine.
"Aujourd’hui, quand vous achetez une montre, 90 % du prix est associé à la marque. Quand on exclut les mécanismes suisses, aujourd’hui, il existe trois fabricants de mécanismes dans le monde : Casio, Citizen et Seiko", précise Frédéric Brabant. Conclusion : peu importe la marque, le mécanisme de votre montre peut être réparé.
Pour la deuxième fois, l’atelier de Frédéric Brabant sera ouvert au public lors de ces journées.
Réparer au lieu de racheter
C’est la deuxième édition des Journées nationales de réparation. En 2023, 35 000 personnes se sont déplacées pour ces journées en France. Plus de 1000 évènements sont inscrits pour cette nouvelle édition.
En Moselle, des grandes enseignes de l’électroménager comme Darty ou Electrodépot conseillent autour de l'entretien et la réparation. Dans la Meuse, un atelier réparation des objets en vannerie ouvre ses portes pour l’occasion. En Meurthe-et-Moselle, à Haraucourt, un Repaire café est prévu. Le programme complet est sur le site de l’événement. Certaines entreprises comme Murfy à Metz par exemple, ont fait de la réparation leur spécialité, et propose une seconde vie aux appareils électroménagers.
Un des acteurs à l’initiative de ces journées de la réparation est l’association Hop (Halte à l’obsolescence programmée). Elle œuvre depuis des années pour la commercialisation des produits réparables et soutient des initiatives, comme le bonus réparation ou l’indice de réparabilité des produits électroniques.
"Aujourd’hui, on a toujours plus le réflexe de racheter que de réparer. Ces journées sont là pour inciter les gens à réparer. Et pour mettre en valeur tous les Repaires café, tous les artisans réparateurs et les entreprises qui s’engagent. En plus, cette année, l’accent est mis sur la formation, car il y a un gros manque de vocation dans les métiers", explique Marguerite Nebelsztein, membre de l’association HOP.
Allonger la durée d’usage des objets présente un gain économique mais aussi un gain pour la planète. L’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) estime que si la totalité des foyers français allonge la durée d’usage de leurs appareils, on peut économiser près de 2,7 milliards d’euros par an et 600 000 tonnes d’émission de CO².